22ème R.I.
1er BATAILLON
1ère COMPAGNIE
TIGHRET
SOUS QUARTIER DE BOU ZEROU
Maison forestière de Tighret. collection J.C. Picolet
ZONE DE CHASSE THEORIQUE DE TIGHRET
collection Edmond Courraly
MAISON FORESTIERE DE TIGHRET
Travaux de réhabilitation en 1958.
La maison forestière était à l'époque, occupé par
des "rappelés" mais dans un état lamentable.
Lors de l'arrivée de la 1ère compagnie à Bou Zérou,
elle fut réoccupée, réaménagée et fortifiée.
MAISON FORESTIERE DE TIGHRET
collection Jacques Duchadeau
Tighret par le nord avec à droite le batiment des cuisines et l'écurie
Tighret par le sud
PISTE DE GOURAYA A BOU ZEROU.
MAISON FORESTIERE DE TIGHRET
Vue de la façade début 1961.
PUTSCH D'AVRIL 1961
Dès que le putsch fut connu, les troupes furent consignées et la circulation interdite sur les pistes. Ignorant quelle serait la réaction de nos harkis, des Berbères, plutôt pour une Algérie française, nous, les "Appelés", avons décidé de veiller toutes les nuits. Et pour nous occuper de jouer au tarot…..
RETOUR D'UNE PATROUILLE
Pour gagner l'oued, depuis Tighret, il n'existait que deux pistes.
Celle-ci est la piste nord. La patrouille est de retour,
en ordre de marche, en colonne avec espaces par mesure
de sécurité, même aux abords du fort.
RETOUR D'UNE PATROUILLE
Arrivée aux barbelés du camp. Traditionnellement l'arme
est portée sur l'épaule tant qu'elle n'est pas tenue en main
quand le danger s'accroît.
RETOUR D'UNE PATROUILLE
Les harkis regagnent leur chambrée.
Opération terminée.
Ahmed ben Mohamed BOUHADDI
LE "MIRACULE"
Dans la nuit du 5 au 6 mars 1961, ce harki, par un concours de circonstances incroyables, allongé sur le sol, à plat ventre, se retrouve face à 2 fellaghas qui pointent leurs fusils sur son visage pratiquement à bout portant. Il tente alors à se dégager. Les deux rebelles surpris tirent et le manquent.
Malheureusement, ils tuent un autre harki, Abdellazziz MELLAL, dit "Gégène", qui dormait un peu plus loin. Deux balles dans le dos, dont une en plein cœur.
Un drame qui mérite d'être conté.
EMBUSCADE DU 5/6 MARS 1961
La mission de la harka de Tighret, hors les opérations à différents niveaux, était d'intercepter les groupes de ravitaillement assurant la liaison depuis les zones refuge avec Gouraya. D'où une recherche constante en zone interdite des traces si caractéristiques des espadrilles des fellaghas. Ensuite il fallait parier sur la date de nuit et du lieu de passage pour tendre une embuscade. En somme une besogne bien modeste mais au combien démoralisante pour nos adversaires. Il fallait viser le pisteur de tête toujours armé, éventuellement son second qui l'était parfois aussi. Le reste de la colonne était composé de femmes, de chibanis ou de jeunes, les porteurs, des non combattants, sans aucun intérêt pour nous.
Dans la nuit du 2 au 3 mars, un groupe était tombé dans l'embuscade tendue sous Tighret dans l'oued Tarzout Hassene. Le pisteur avait été abattu et son arme récupérée. Le ravitaillement n'ayant pas été assuré, un autre groupe devait donc intervenir rapidement en changeant de parcours. Nous avons donc choisi l'oued Mezoum à 2 km au nord de Béni Ali, un lieu le plus près possible de Gouraya ce qui réduisait d'autant les possibilités de pistes pour les fellaghas. Et ce pour la nuit du 5 au 6 mars.
Le lieu était parfait, il dominait de 2mètres environ le lit de l'oued avec en face une rive abrupte, réduisant les possibilités de fuite. Un seul point noir, un sentier montait de l'oued jusqu'au lieu de l'embuscade. Il suffisait de le garder avec 2 hommes armés d'un PM.
L'embuscade devant tenir toute la nuit, comme habituellement, on forma 2 groupes. Un veillant l'autre se reposant prêt à intervenir. Et au milieu de la nuit on permutait.
Dans la nuit, Bouhaddi qui était de garde pour le groupe au repos, dans la pénombre vit arriver sur lui 2 ombres en provenance de l'embuscade. Un siffla doucement pour se signaler, Bouhaddi allongé sur le sol à plat ventre sur son arme, répondit. Les deux approchèrent et se penchèrent sur lui en pointant chacun son fusil sur son visage et lui demandèrent : "Qui es-tu toi", en Arabe. Or les harkis ne s'exprimaient qu'en berbère. Leur langue. C'était donc des fells. Bouhaddi chercha à dégager son arme, mais les fells comprirent et tirèrent avant de prendre la fuite. Certainement surpris et désemparés, ils le ratèrent. Une balle de chaque côté du visage qui allèrent se ficher dans le dos d'un autre harki qui dormait un peu plus loin. Il fut tué sur le coup. Tout laisse à penser que les rebelles avaient rendez vous à cet endroit avec vraisemblablement des gens de Béni Ali. Mais les guetteurs avaient commis une énorme faute en les laissant passer. Par surprise dirent ils. En fait, ils devaient dormir.
A cette heure là, à Bou Zérou, le commandant de compagnie se réveilla en sueur. Un cauchemar. Il était arrivé un drame à Tazzerout, où un Appelé faisait office d'instituteur. Seul sous la protection du GAD. Il envoya la 3ème section à pied vers ce douar pour se renseigner mais sans contact car on n'approche pas impunément d'un GAD en pleine nuit. Bien sûr, tout était calme et la section revint de fort méchante humeur.
Le harki tué cette nuit-là s'appelait Abdellazziz Mellal. Il était natif de Tazzerout.
HELIPORTAGE
En fait, il s'agit d'une opération de ma section à l'école des EOR de Cherchell en juillet 1960.
Nous sommes arrivés en crapahutant sous Tighret et avons été héliportés sur la ligne de crête au sud.
Le djebel que l'on voit est le K° Arich et au pied l'oued Kébir.
collection J.Picolet
LA MAISON FORESTIERE DE TIGHRET
La "chasse", des T6, en action au nord du fort.
collection J.C. Picolet
LA PAUSE
Le sous-lieutenant et son inséparable radio.
collection J.C.Picolet
DETENTE
La pétanque !
Toujours et partout la pétanque !
LES PRECAUTIONS
Le réapprovisionnement en munitions
LES CORVEES
La corvée de bois. La vraie….(d'ailleurs il n'y en a jamais eu d'autres).. pour alimenter la cuisine et la boulangerie. Le boulanger était dispensé de corvée sauf quand la section était en opération mais en contre partie, il devait fournir du pain à tout moment même si la section devait sortir rapidement.
MAISON FORESTIERE DE TIGHRET
CORVEES
Réfection de la barrière nord
Fondation pour la barrière d'entrée nord
ENTRETIEN
LES CORVEES
Le radio coupe les cheveux à son sous-lieutenant.
LA CAVALERIE DE TIGHRET
Deux brêles étaient affectées à la tour 844 afin d'assurer l'acheminement de son ravitaillement depuis Tighret. Lorsque, avant le regroupement, la 2ème section était cantonnée à Beni Ali, elle en détenait 2 également pour la même raison.
Après la fusion des 1ère et 2ème sections, ces brêles furent rapatriées à Tighret avant d'être restituées au bataillon.
collection G.Martineau
PRISE DE GUERRE
Tighret contrôlait une zone interdite. Les animaux errants devenaient propriété de la section. Comme les harkis étaient originaires des douars du sous quartier, il était relativement facile de retrouver les propriétaires. Dans ce cas, les animaux leur étaient rendus.
Ici, il s'agit d'un "arioule", un âne, qui a été restitué.
collection Jean Claude Picolet
VUE PANORAMIQUE DE LA PISTE PRES DE TIGHRET
Au fond la ligne de crête du K° Tamzirt.
Côté sud du fort l'oued Bou Deflou
VUE PANORAMIQUE DE LA PISTE PRES DE TIGHRET
Côté nord du fort, l'oued Tarzout Hassene.
VUE PANORAMIQUE DE TIGHRET
La ligne de crête descendant vers l'oued Es-Sebt.
TOUR RADIO DE TIGHRET
PITON 844
Vue du poste face ouest
Dessin de Pierre Sigot réalisé en 1960
LA TOUR RADIO DE 844
Face sud. A droite, la tour radio qui permettait de couvrir la partie sud-est du quartier. Elle était en relation avec Bois Sacré et Bou Zérou. A gauche les annexes. Et les 2 brêles pour assurer le ravitaillement avec Tighret.
VUE PANORAMIQUE DE 844
En direction du nord. Au fond la Méditerranée. A environ 9 km de la tour à vol d'oiseau. A droite la vallée de l'oued Es-Sebt.
VUE PANORAMIQUE DE 844
En direction du sud-est. La vallée de l'oued Kebir. A l'arrière plan le piton 1008 sur la piste des crêtes entre le K° Tamzirt (1009), vers la droite, et le K° Arich (847), vers la gauche.
VUE PANORAMIQUE DE 844
La maison forestière de Tighret vue de la tour 844.
LE PITON 844
La piste venant de Bou Zerou avant son arrivée à Tighret. La tour radio est visible tout au sommet du piton. La dénivelée entre 844 et Tighret (620 m environ) avoisinait 225 m, soit un trajet de 40 minutes sur une piste caillouteuse. Les GMC ne pouvaient pas accéder à la tour.
FIN
Jean Claude Picolet.