LE CAP TENES
Grandiose, sauvage, le Cap Ténès est un énorme éperon rocheux
qui domine la mer du haut de ses 642 mètres.
Le cap Ténès, le phare, le sémaphore et le poste optique.
Au pied à l'est du phare, les militaires avec les gardiens
entretenaient un jardin que l'on voit très nettement
sur la photo, cela leur permettait d'améliorer
l'ordinaire avec des légumes frais. Une source
à proximité leur fournissait l'eau d'arrosage.
Lors de la grande guerre de 14/18, les troupes Françaises
engagées en Turquie furent appelées "les jardiniers du Bosphore"
car pour se nourrir et se prémunir du scorbut, ils cultivaient
la terre entre les tranchées. De même on pourrait appeler
les militaires du 22ème R.I. "les jardiniers du Cap Ténès".
LE PHARE
Une centaine de mètres au dessus du niveau de la mer
est implanté un magnifique phare dont la construction
débuta en 1861. Classé monument historique
il est le plus ancien des phares d'Algérie.
Il fut protégé de 1953 à fin 1957 par une unité de fusiliers marins.
Ces derniers furent remplacés par une petite unité
du 22ème régiment d'Infanterie jusqu'en 1963.
Le fonctionnement du phare fut assuré par
trois employés du service des phares et balises.
On aperçoit au sommet de la tour
une illusoire protection avec des sacs de sable.
LE SEMAPHORE
A mi hauteur du cap, niché dans la roche,
un très beau sémaphore domine le phare.
Il fut occupé, utilisé, et défendu par une unité
de fusiliers marins.
La construction des sémaphores commença
en 1807. Habité en permanence par deux guetteurs,
la veille s'effectue du lever au coucher du soleil.
Ces sémaphores révolutionnent les transmissions
en permettant le cheminement d'une information
sur 500 kilomètres en moins de 4 heures.
LE POSTE OPTIQUE
Enfin au sommet du cap est implanté un poste optique
qu'en 1957 nous appelions la "tour romaine".
Elle permettait avant la construction des sémaphores,
de communiquer de pitons à pitons.
Appelées à l'époque romaine
"Tours Génoises" elles étaient implantées à vue
les une des autres, et communiquaient par signaux de fumée.
En 1776 ces signaux de fumée laissèrent la place
à un code de communication
basé sur un jeu de 13 pavillons qui offrait
un millier de combinaisons.
En 1807 ces tours furent remplacées
par les sémaphores.
LE POSTE DES AVIATEURS
Un poste militaire fut construit à l'est du phare et au même niveau
à la fin de l'année 1957, en même temps le poste
optique fut agrandi pour permettre d'y loger
une vingtaine de militaires, et une piste fut aménagée pour
en faciliter l'accès.
Occupé par l'armée de l'air, une station radio
fut implantée au sommet du cap.
Equipée de matériel goniométrique, elle permettait de guider
l'aviation, et améliorait les communications
entre les unités du secteur. Fin 1959, l'évolution
des technologies des transmissions, entraîna le démontage
de ces installations, et le départ des aviateurs.
LE DOUAR DE SIDI MEROUANE
A environs 500 mètres du phare le long de la route d'accès à ce dernier,
l'administration Française avait fait construire une
douzaine de petits pavillons en parpaings,
qui en 1957 étaient occupés par seulement,
4 ou 5 familles. A deux reprises j'ai transformé
pour quelques jours ces logements en garnison.
LES VAUTOURS
Enfin à cette époque, un magnifique
vol de vautours couronnait le tout.
Michel FETIVEAU