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L'EMBUSCADE DU 28 FEVRIER 1957

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L'EMBUSCADE DU 28 FEVRIER 1957 Le 28 février 1957, vers 13h40, un convoi militaire ayant terminé sa mission de ravitaillement du poste de la 2ème compagnie du 1er bataillon du 22ème RI cantonnée à Bouyamène, lors de son retour, tombe dans une embuscade tendue par des HLL (hors la loi), quelques[...]

DES TIRS DE NUIT A BREIRA ET BENI-AKIL

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DES TIRS DE NUIT A BREIRA ET A BENI-AKIL Un article intitulé "Une attaque des mines de Breira et de Beni-Akil, a déjà été publié sur le blog le 14 février 2013. Il s'agissait de la reproduction d'un article de presse de l'époque signalant les faits. Maurice MOUTERDE qui se trouvait en poste en[...]

ACCROCHAGE A L'OUED MESSELMOUN LE 31 JUILLET 1956

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ACCROCHAGE A L'OUED MESSELMOUN LE 31 JUILLET 1956 Accrochage à l’Oued Messelmoun le 31 juillet 1956 Puisque l’on parle de la période où la 6ème compagnie du II / 22R.I. fut à Gouraya, nous avons eu à l’oued Messelmoun un autre petit accrochage le 31 Juillet. Ce soir là comme presque tous les[...]

L'ACCROCHAGE DE SADOUNA DU 18 JUILLET 1956

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L'ACCROCHAGE DE SADOUNA DU 18 JUILLET 1956 La double embuscade de Sadouna a déjà fait l'objet d'un article écrit par Jean Claude Picolet, et publié sur le blog le 4 novembre 2013. Nous en avions tous les deux discuté à l'époque, et nous étions troublés par le fait qu'une revue de notoriété[...]

LA MORT HEROIQUE DU SERGENT MICHEL BERTHET

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LA MORT HEROIQUE DU SERGENT MICHEL BERTHET Michel BERTHET est de face avec des lunettes de soleil. Une rue de Lyon dont il était originaire porte son nom. Maurice MOUTERDE

ACCROCHAGE ENTRE BORDJ BACH ET OUACHACHE

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UN ACCROCHAGE ENTRE BORDJ BACH ET OUACHACHE Cet article est extrait du site internet: www.tenes.info/galerie/22RI Cet article m'a été communiqué par Maurice Mouterde. Tracé de la piste qui relie Bordj Bach à la maison forestière d'Ouachach. Michel.

L'EMBUSCADE SUR LA PISTE MARCEAU - TIZI FRANCO

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L'EMBUSCADE SUR LA PISTE MARCEAU - TIZI FRANCO Cinq articles ont déjà été publiés sur le blog sur cette embuscade. Je vous les rappelle dans l'ordre de leur parution : Les - 16/12/2008. L'embuscade du 9 janvier 1957. - 28/04/2009. Témoignage de Marcel PARIS. - 18/11/2009. Une embuscade comme[...]

LE 22ème R.I. C'ETAIT VOTRE UNITE

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C'ETAIT VOTRE UNITE LE 22ème REGIMENT D'INFANTERIE "COURAGEUX ET ROBUSTE DANS LA BONNE HUMEUR" Le 22ème Régiment d'Infanterie trouve ses origines sous la monarchie dans la création du Régiment de Viennois en 1776, lui-même formé à partir des 2e et 4e Bataillon du Régiment de Guyenne. De 1776 à[...]

L'EMBUSCADE DU 9 JANVIER 1959 AU CAP TENES

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UN NOUVEAU TEMOIGNAGE SUR L'EMBUSCADE DU 9 JANVIER 1959 ENTRE TENES ET LE CAP TENES J'ai déjà publié sur le blog plusieurs articles qui traitent de cette embuscade. Dans l'ordre de parution : - Le 15/02/2009. Le phare du Cap Ténès. - Le 24/06/2009. Une station radio goniométrique au sommet du[...]

AVENUE DU 22ème RI A GOURAYA

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AVENUE DU 22ème R.I. A GOURAYA Ce document m'a été communiqué par Xavier MARTY par l'intermédiaire de JC PICOLET. L'Allée des Palmiers à GOURAYA Photo Claude ROCHARD

UN NOUVEAU TEMOIGNAGE SUR L'EMBUSCADE DU 28 02 57

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L'Embuscade du 28 février 1957 sur la piste Dupleix/Bou Yamene Pour compléter le récit J.C. Picolet voici les interventions et les opérations qui ont été menées, à partir du camp de Béni Bou Hanou, auxquelles toute la section a participé après l'embuscade de Dupleix. Notre section la 4ème[...]

UN CIVIL - EL BOULAYA - A BOUZEROU

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UN CIVIL - EL BOULHAYA - A BOU ZÉROU

 

 

 

En août, Jacques DUCHADEAU et moi-même avons fait connaissance par mail suite à un commentaire qu’il a posté sur ce blog en juillet dernier et la transmission d’une vingtaine de photos de Bou Zérou et de Tighret (sous-quartier de la 1ère compagnie du 1/22e RI) qui ont été publiées. Ce contact a été possible grâce à l’intervention de Michel.

 

Nos entretiens épistolaires ont donné lieu à plusieurs mails de questions auxquelles Jacques a répondu bien volontiers tout en signalant les limites de sa mémoire pour cette période.

 

 

               Si Jacques DUCHARDEAU a connu Bou Zérou, ce n’est pas en tant que militaire mais comme civil, au titre de la Coopération, en simple enseignant. Il a débarqué en Algérie en janvier 59 et a été affecté dans l’Académie d’Orléansville. Il a rejoint Bou Zérou  pour la rentrée scolaire de septembre 1961. Ce qui explique que je ne l’ai pas connu sur place puisque j’ai quitté la compagnie à la mi-août 61.

image-1.jpg

 

 Il a été chargé d’une classe double de 52 élèves du douar (26 pour le CE1 + 26 pour le CE2), grosso modo moitié filles / moitié garçons. Il sera épaulé par la suite par un moniteur éducateur algérien qui sera chargé d’une classe préparatoire. C’était un militaire dépendant vraisemblablement de la SAS de Loudalouze. Il désertera d’ailleurs avec arme et bagages avant le départ de la compagnie. A noter que pour l’année scolaire 60/61, il n’y avait qu’un seul enseignant à Bou Zérou. Mais nous ignorons les raisons de cette extension.  Son prédécesseur, dont nous avons oublié le nom avait été affecté à Gouraya. Jacques a eu l’occasion de le rencontrer.

 

Il logeait dans l’école de Bou Zérou. Un bâtiment composé d’éléments métalliques qui s’encastraient les uns dans les autres et lui donnaient presque la forme d’un demi cylindre posé en long sur le sol. Il était situé près de la piste principale, hors du camp, à une centaine de mètres, au pied de la pente qui y montait. Le regroupement était situé de l’autre côté. Selon Jacques ce bâtiment avait été bien conçu car avec sa double paroi et son aération, la chaleur était supportable. Ayant visité cette école à la fin de mon séjour, ce n’est pas l’appréciation que j’avais conservée. Mais il est vrai que c’était en plein milieu de l’après-midi.

 

 

Son emplacement m’avait toujours inquiété. Bien sûr, c’est le GAD du douar qui devait assurer sa sécurité. Il était aussi à vue de la sentinelle qui montait la garde à l’entrée du camp. Mais…  Est-ce pour des questions de sécurité que le lieutenant Pasquier qui commandait la compagnie l’avait doté d’un fusil Mauser qui manifestement ne faisait pas partie des armes « officielles » ? Il avait aussi installé l’infirmerie du camp dans l’école ce qui bien entendu la rapprochait de la population et évitait à celle-ci les allées et venues dans le camp. Mais comme l’infirmier couchait sur place, avec le moniteur, cela faisait 3 fusils ! Alors…

 

Comme c’était la coutume, et pas seulement à Bou Zérou, Jacques était autorisé, contre paiement, à prendre ses repas au mess des sous-officiers. Comme par la suite le moniteur qui l’a rejoint. Ils avaient également accès au foyer, seul endroit de distraction dans ce djebel.

 

Jacques a été très bien accepté pendant son séjour. Il a même pu accompagner le lieutenant lors de déplacements. Ainsi, il s’est rendu 2 fois à Tighret et 2 fois à Tazzerout.

 

En fouillant dans ses archives, Jacques a retrouvé le faire-part du « décès du Père Cent » du contingent 59-2 B. Bien évidemment il n’était pas concerné mais c’était le numéro de sa classe. Il avait donc était invité par les Appelés.

 

Ce document n’a rien de bien remarquable. Nombreuses sont les unités qui ont organisé une telle fête. Et je suis persuadé que les modèles ne devaient pas être nombreux. En outre, l’humour ne volait pas haut car étant imprégné de l’esprit bidasse. Mais, en l’occurrence, il représente une tranche de vie d’un certain nombre d’Appelés heureux de voir enfin le terme de leur service et donc le retour dans leur foyer. Et comme ces documents n’ont pas dû être conservé en grand nombre, Jacques et moi, pensons qu’il peut faire l’objet d’un article pour rappeler un fait que certains ont peut-être oublié.

 

 Voici ces documents tels qu’il les a reçus.

 

image 2

 

 

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Jacques a apporté quelques précisions à cette liste quant aux fonctions que certains occupaient :

 

                                        - Jean BATTON, Caporal Chef, infirmier

                                        - Mario MANCUSO, 1° classe,  radio, un pied noir

                                        - Bernard POIRREZ, Sergent, intendant/comptable,                                               un vosgien

                                        - Paul POGGI, Sergent, responsable de la tour radio, 

                                          un corse

                                        - Charles REJAULT, chef de poste à Tazzerout

                                        - André ROUAS, cuistot/charcutier

                     - Claude ROZE, chauffeur

 

J’ajouterai personnellement Jean-Claude Lobit, caporal-chef qui était avec moi à Tighret. Affecté à la 1ère section avant le regroupement, il a toujours été sur place. Il figure d’ailleurs sur des photos dont celles prises durant le putsch lorsque nous jouions interminablement au tarottoutes les nuits pour rester sur nos gardes.

 

Par contre ne figure pas dans cette liste, Bernard Milleret, radio, tué le 24/10/61dans une embuscade sur la piste de 844 lors des servitudes habituelles de ravitaillement pour la tour. Vraisemblablement parce que la harka n’était plus crainte. Sinon les fells n’auraient pas pris autant de risques pour récupérer un seul garant.

 

 

 J’ai dû forcément connaître ces Appelés pour les avoir côtoyés notamment pendant la fin de mon séjour. Mais comme pour Jacques je ne m’en souviens plus. Et pas plus que lui, je ne peux mettre un nom sur les hommes figurant sur la photo ci-dessous.

 

Ce que je peux dire c’est que cette petite fête s’est tenue le 12/11/61 dans la salle du foyer de Bou Zérou puisque, comme on peut le remarquer, la table a été dressée sur la table de ping-pong.

 

image-6-copie-1.jpeg 

 

Le 31/10/61, le 1/22e RI a été dissous. Devenu le Regroupement de Compagnies n° 1, le 1/11/61, il a fusionné avec le 146e Bataillon d’Infanterie et le 2/2e RI pour donner naissance au 146e RI. Mais pour le 1/22, c’était avant tout une mesure administrative car sur le terrain, cela ne changeait strictement rien. On retrouvait les mêmes hommes, aux mêmes endroits, pour les mêmes missions.

 

Mais c’était prémonitoire. C’était le commencement de la fin sans que personne ne s’en doute encore.

 

Après les prétendus accord d’Evian, en avril 62, à une date dont il ne se souvient plus exactement, Jacques a assisté au départ de la 1ère compagnie de Bou Zérou et des postes de Tighret et Tazzerout.. Et bien entendu, il a suivi le mouvement. Il n’a pas souvenance que les harkis aient été désarmés mais il se rappelle que le GAD de Larioudrenne a été déplacé et son armement particulièrement renforcé : fusils, munitions, grenades dont on ignore la provenance… C’était il est vrai un allié sûr qui devait figurer en tête sur la « liste noire » du FLN.

 

La 1ère compagnie a pris ses quartiers à Bois Sacré. Jacques est resté comme invité pendant les vacances de Pâques (11/04-27/04). Puis avec Hubert Seban, son collègue de Loudalouze, ils ont été mutés à Téniet-el-Haad vers l’Ouarsenis pour terminer l’année scolaire en cours. Il a ensuite été nommé a Affreville avec un retour en France en 1963… pour effectuer son service militaire dans un régiment… de Tirailleurs Algériens. Où il a retrouvé des harkis qu’il avait connus en Algérie. Mais pas au 1/22. Dommage !

 

 

 

 

 

 

 

Il me reste à remercier chaleureusement Jacques Duchadeau d’avoir bien voulu nous livrer ses souvenirs et des documents concernant notamment le 1/22 dont il peut maintenant faire partie comme Membre d’Honneur.

 

J’en profite pour lancer « un appel au peuple ». Que tous ceux qui sont cités dans cet article, que ceux qui les ont connus ou ont vécu ces événements, se manifestent en prenant contact avec Michel Fétiveau créateur inspiré et brillant animateur de ce site qui nous permet de nous retrouver. Je vous en remercie à l’avance.

 

 

 

Propos recueillis et mis en forme par Jean-Claude Picolet

 

Album - 2eme-Bataillon-BREIRA---BENI-AKIL

HISTOIRE DU 1er BATAILLON DU 22ème R.I.

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   HISTOIRE DU 1er BATAILLON du 22e RI

 

 

 

Sur le blog de Michel a été publié, le 1er/12/2008, un historique du 22e RI depuis sa création le 22 mai 1956 à Sathonay dans l’Ain jusqu’à son installation en Algérie. Mais, il est peu fait état du 1er bataillon dans cette aventure.

 

Il est vrai que cette unité a toujours vécu à part de son régiment et a même eu une fin inattendue. Aussi, j’ai décidé d’effacer cet oubli en ne me limitant pas à la simple énumération de quelques dates et de quelques faits des débuts.

 

 

INSTALLATION EN AFN

 

 

Le 1er bataillon a été créé lui aussi le 22/05/1956. Je pourrais dire ressuscité car il descend d’une ancienne et glorieuse lignée. Sa constitution est intervenue au Camp de la Fontaine du Berger sur le territoire d’Orcines, une commune toute proche de Clermont-Ferrand. Il n’était composé pratiquement que de « Rappelés ». Mais pourquoi des Rappelés ?

 

Quand il a été décidé d’envoyer en Algérie pour, a-t-on dit, maintenir l’ordre, les besoins étaient importants. Les moyens étaient donc insuffisants. Et il était hors de question d’envoyer tous les Appelés sous les drapeaux puisque nombre d’entre eux n’avaient aucune formation militaire et ne savaient qu’à peine tenir un fusil. Comme par ailleurs ce n’était pas une guerre, il était impensable de procéder à une mobilisation. C’est, je pense, pour cela que l’on a rappelé ceux qui parfois venaient tout juste d’être démobilisés et qui, théoriquement, pouvaient combattre.

 

Il va sans dire que cette décision ne rencontra pas l’adhésion des intéressés. Ils étaient donc contre d’autant qu’il n’était pas question de défendre notre territoire. En général, l’ambiance dans les unités était mauvaise et l’indiscipline notoire y compris pour les mesures de sécurité. Ce qui contribua sans aucun doute à des pertes importantes.

 

Quoiqu’il en soit, le 31/05, l’effectif du bataillon s’établissait à 820 militaires dont 33 officiers, 115 sous-officiers et 672 hommes de troupes (source JMO du 1/22 comme la quasi totalité des informations de cet article).

 

Le 15/06, le bataillon quitta le camp pour la gare d’Issoire à une trentaine de km au sud de Clermont-Ferrand. Un train spécial gagna Marseille pour le Camp Sainte-Marthe. Et le 16, il embarqua sur la « Ville d’Oran » qui leva l’ancre à 12 H, destination Alger.

 

Le débarquement commença à 7 H et la troupe gagna le camp du 1er REP à Zéralda où elle cantonna jusqu’au 22. Ce jour-là, des camions transportèrent le bataillon à Paul Robert, une ville proche d’Orléansville. Le voyage dura de 8 H à 19 H. Un bivouac l’attendait.

 

Le 1/22e RI, comme tout le régiment d’ailleurs dépendait de la 9e DI constituée pour la circonstance en mai. Son PC sera définitivement installé à Orléansville le 1/09/57.

 

Le 7/07, le bivouac éclate. La 1ère compagnie demeure sur place mais la 2e gagne Rabelais. Le 8/07, la 3e rejoint Masséna et le 9 la 4e s’installe à Fromentin. Enfin le 10, le PC du bataillon et la CCAS cantonnent à Charon. Opération implantation terminée. Et du 27 au 30/07, le 1er bataillon participe à sa première opération (dénommée Opération 301) dans la région de Miliana… à l’est dans la zone de la 9e DI.

Orleansville-avec-Charon.png 

 

MOUVEMENTS DE TROUPES

 

Pour le 1er bataillon, la farandole commence, parfois avec des mouvements apparemment aberrants. Le 31/07, la 4e compagnie quitte alors Fromentin pour Bois Sacré (Gouraya). Elle remplace celle qui occupe les lieux, en renfort du 3e bataillon, depuis le 11/07, à savoir la 6e du 2e bataillon dont le PC est à Montenotte depuis son arrivée en AFN et qui regagne son unité.

 

Arrivent également, la 1ère compagnie à la ferme Maître près de l’embouchure de l’oued Es-Sebt et la 2e également à Gouraya. Puis, le 3/08, la 2e et la 4e partent pour Loudalouze afin de laisser la place au PC du bataillon et à la CCAS à Bois Sacré. Ils n’en bougeront plus.

 

Mais la 3e « débarque » elle aussi à Gouraya le 6/08 pour filer le 10 à Tighret. Et le 11, la 1ère  déménage pour Loudalouze poussant la 4e vers Villebourg le 18.

 

Le 1er bataillon étant maintenant regroupé, son quartier est délimité. Il comprend la commune de Gouraya et les douars de Bouhlal et de Andak. Mais les mouvements continuent avec le transfert de la 2e à Bou Yamen.

 

Suit une période de calme sur le terrain mais l’organisation militaire s’affine avec la création de la zone nord de la 9e DI.

 

Tout d’abord la création du Secteur de Cherchell en août parachève le détachement du 1/22 de son régiment qui va vivre en autonomie jusqu’à la fin. Puis, le 1er/10, le colonel Rieutord, patron du 22e RI depuis le 16/09, est nommé également commandant du Secteur de Tenès qui vient d’être créé.

 

L’intensité des mouvements de troupes diminue notablement. Elle se résume à des ajustements. Comme la mise en sommeil, le 1er/12 de la 4e compagnie dont les effectifs sont répartis mais qui sera néanmoins réactivée le 25/02/57 pour s’installer à la ferme Maître. Ou encore la 3e qui quitte Tighret le 5/12 en laissant une section derrière elle pour gagner Villebourg puis Dupleix le 23. Cette section sera d’ailleurs relevée le 3/02/57 par une autre section de cette compagnie, la 2e. Ou enfin comme le regroupement, à Loudalouze, le 15/02 de toutes les sections de la 1ère.

 

Il n’empêche que sur le terrain les mouvements se multiplient pour couper le FLN de la population, car comme cela a été dit en plagiant Mao Tsé-Toung, « les fellaghas sont dans la population comme un poisson dans l’eau ». La réponse fut simple ; « Enlevez l’eau ». D’où les regroupements de population, la multiplication des petits postes du « Quadrillage », la création des GAD.

 

Mais un problème majeur demeurait, celui des effectifs. En Algérie, celui du 1er bataillon était passé de 850 hommes à 1150 avec les renforts pour retomber à 590 après le départ des rappelés. Et que dire de l’encadrement ramené de 36 officiers à 14 et de 143 sous-officiers à 44. Une calamité !

 

Or, si on pouvait demander pour ceux-ci un effort aux centres de formation, notamment à l’Ecole d’EOR de Cherchell, pour les hommes de troupes les classes « creuses » arrivaient car correspondant à la mobilisation de 1939 pour la « Drôle de Guerre » puis les flots de prisonniers en 1940. Et rien ne pouvait être envisagé avant le « baby boom » de la paix retrouvée. Il fallait donc faire appel en masse aux supplétifs. Ainsi, à la 1ère compagnie de Bou Zérou, si l’effectif était de 120 hommes environ fin 1960, les militaires de carrière et les appelés ne représentaient que 25 % de l’ensemble. Le reste, mis à part quelques rares engagés ou appelés FSNA, était composé de Harkis originaires pour la plus part des 5 douars sur 6 du Sous-quartier de Bou Zérou. Fort heureusement pour nous, les volontaires ne manquaient pas.

 

 

              Il restait le secteur sud-est à contrôler. Aussi, il avait été décidé de construire un poste pour la 1ère compagnie. Les travaux commencèrent mi-1957. Bou Zérou était né. Le 8/07/57, la compagnie quitta Loudalouze pour venir s’y installer et on regroupa toute la population de l’oued Kébir sous sa protection. Et la 1ère section, après réaménagement des lieux, releva à Tighret celle qui s’y trouvait.

 

La mise en place était maintenant terminée et les unités pouvaient se consacrer à leur principale mission.

 

Puis brusquement, contre toute attente, le 1/22 fut dissous le 31/10/1961. Somme toute une mesure logique compte tenu de sa situation ambiguë. Mais pourquoi avoir attendu cinq années pour y procéder.

   Cherchell

  

 

 

LE 146e RI

 

 

CONSTITUTION

 

Dans les faits, le régiment absorba 3 entités particulières. Le 1/22 tel que nous l’avons connu, le 2/2 qui devait se trouver dans la même situation et la compagnie commando de chasse du 146e BI qui en deviendra la 8e compagnie. Mais on peut avoir l’impression que rien ne changea, si ce n’est l’appellation. Au moins pour le 1/22, on retrouve les mêmes hommes aux mêmes endroits et exécutant les mêmes missions. J’ai même l’impression que personne ne remarqua le changement de statut. La meilleure preuve, personne n’en a parlé.

 

Dans son interview, J-P Brésillon ne l’évoque pas, bien qu’il n’ait quitté Bou Zérou qu’en décembre 61. Et il n’en parle absolument pas dans ses articles publiés par Historia Magazine. Et son fils que j’ai rencontré n’en a pas eu connaissance.

 

L’instituteur civil qui officiait à Bou Zérou avec lequel je suis en contact semble l’ignorer. Il était pourtant sur place depuis début octobre 61 jusqu’en mars 62. Il est vrai que c’était un civil mais comme il prenait ses repas avec les sous-officiers, il aurait dû en entendre parler. Mais en ont-ils parlé ? Et les documents remis qui ont été publiés sur le blog (le faire part du Père Cent) indique toujours le 1/22 pour une fête qui s’est tenue le 12/11. Mais peut-être que ces documents ont été imprimés ou pour le moins commandés avant la date fatidique.

 

Mais le plus curieux, c’est le sous-lieutenant Serge Laethier. Je l’ai connu à Bou Zérou et il m’a rejoint au 93e RI au camp de Frileuse début mars 62. Nous nous sommes rappelé des souvenirs, il m’a donné des nouvelles du « front », mais jamais il ne m’a dit qu’il n’y avait plus de 1/22 RI. Sinon, cette nouvelle m’aurait frappé et je me la rappellerai alors que je l’ai apprise récemment en lisant le JMO de ce bataillon.

 

Quoi qu’il en soit, le 146e RI a bien existé et son premier commandant en fut le Colonel de Lassus Saint-Geniès par ailleurs commandant du Secteur de Cherchell. Pour peu de temps puisqu’il a quitté ses hommes le 19/11/61. Le 1/22 devint le Groupe de Compagnies n° 1 du 146e RI avec le Commandant Ledoux à sa tête.

 

ACTIVITÉ

 

Jusqu’au mois de février 1962, le JMO (de l’ex-1/22) rapporte des faits tels que précédemment. Si ce n’est la suppression du convoi Francis Garnier-Tenès le 25/12/61. Une page a été tournée. Ce fut le commencement de la fin. Et l’année 1962, dès le mois de février, se présenta mal. Comme si le résultat des accords d’Evian était connu. En fait, on n’en attendait rien car on savait que nous étions prêts à tout lâcher pour nous sortir au plus vite de cette situation.

 

 

              Le 12/02, ce fut le démontage de Tighret et de 844 et le repli sur Bou Zérou. Ce poste avait dû remplir son rôle puisqu’il était haï. Ce qui lui valu d’être saccagé le 11/03. Et peut-être par des civils. Le 6/03, nous abandonnâmes Sidi Yahia et Beni Hatteta.

 

Et, le fin du fin, le 20/03 nous abandonnions le poste de Bou Zérou à la 2e batterie du 43e RA, une unité de la nouvelle Force Locale en lui laissant les armes, les munitions, les matériels divers ainsi que les bâtiments. Une note de la hiérarchie précise même que tout doit être remis en excellent état, pas même un carreau cassé était-il précisé. Le 22/03, nous agissions de même pour Bou Yamene, Pointe Rouge et Dupleix.

 

Ce qui, bien évidemment, entraina le désarmement des GAD de Bou Zérou le 24 03 comme ceux par ailleurs de Sidi Salem, de Béni Hattéta et d’Iril Ourzou. Néanmoins nous avons continué à administrer nos Harkis.

 

Et le retrait se poursuivit. Le 5/04 Bou Zérou fut définitivement abandonné. De même que Loudalouze. Et le 20 ce fut le tour de Villebourg. Le Quartier de Gouraya rétrécissait comme une peau de chagrin.

 

Mais comme nous l’a dit JD, notre instituteur de Bou Zérou, présent sur place à cette époque, vraisemblablement en sous-main, la 1ère compagnie a pris la précaution de largement approvisionner le GAD de Larioudrenne en armes, munitions et grenades car il lui fallait des moyens pour éviter d’être exterminé.

 

Donc, exit la 1ère compagnie qui n’a plus d’activité. Depuis le 3/04, elle est devenue, comme prévu aux accords, Compagnie Cadre de la Force Locale théoriquement basée à Villebourg mais en fait à Bois Sacré comme l’a indiqué JD. Après l’évacuation de Villebourg, la 1ère compagnie n’est plus retenue dans la Force Locale et le 21/04, elle part s’installer au Chenoua-Plage, site touristique très connu et près prisé du  Chenoua, djebel situé à l’est près de Cherchell.

 

Comme je l’ai dit, le JMO du GCN° 1 est correctement tenu jusqu’aux Accords d’Evian. Si ce n’est que les opérations diminuent pour finalement disparaître. Au contraire des désertions avec armes de Harkis, de Gad, d’Appelés FSNA qui elles progressent. Les « ralliés » habituels de la 25e heure.

 

A compter du 19/03/62, la teneur change. On ne rapporte plus que les distributions de tracts (FNL mais aussi OAS), les vols, les braquages, les pillages, les dégradations sur les bâtiments et surtout les personnes exécutées parfois non identifiées, souvent mutilées, que l’on découvre dans des sacs, des caisses commises par le FNL voire l’OAS. Chaque fait est rapporté brièvement mais avec précision dans le pur style militaire adéquat. C’est effroyable ! Incroyable !

 

A compter du mois de mai, les rédacteurs du JMO, peut-être blasés, sinon écœurés voire désabusés, se contentent de signaler les faits en les classant par nature et en les quantifiant : x vols, x assassinats sans aucune autre information. Cela devient totalement abstrait, il n’y a plus de place pour l’affectivité. Les JMO n’existent plus puisqu’ils n’apportent plus rien. Ils ne nous disent même plus ce que deviennent ces unités qui se retirent. On n’a la désagréable impression qu’elles s’évaporent. Mais, peut-être avaient-ils des instructions.

 

Tout juste apprenons-nous que le CCR (ex-146e BI) est dissous le 31/05/62. Et les autres ?

 

Pourtant, on signale toujours, après cette date, des mouvements pour des familles « récupérées ». Par exemple le 28/06 pour des familles de la région de Gouraya (Harkis, GAD ?) prises à partie par la populace avec un bilan de 2 FSNA tués et 2 blessés. Sans plus. Ou encore, le 20/08, le départ pour la métropole, depuis le camp de Souma, de familles récupérées. Le camp, les camps de Souma, prés de Blida ont été des centres de regroupement pour le rapatriement. Ils furent utilisés ensuite par le FNL mais pour d’autres raisons…

 

 

 

 

On ne peut que regretter tant de témoignages perdus ! Mais peut-on les passer sous silence, les oublier ? Je n’en suis pas sûr !

 

Pour cette raison, avant de terminer cet article, je voudrais évoquer un fait inscrit sur le JMO (ex-1/22) à la date du 31/03/62. Ce jour-là on relève que 2 GAD (membres) de Béni Nador et l’intégralité du GAD de Larioudrenne ont déserté. Comment cela est-il possible ? A cette date, le FNL a gagné sur le tapis vert la guerre qu’il a perdue sur le terrain. Donc plus personne ne déserte.

 

Ces 2 villages étaient très près l’un de l’autre. C’est donc une opération concertée. Larioudrenne était un GAD absolument sûr. Il était puissamment armé. Si ma mémoire est exacte, en 1960/61, il disposait d’une soixantaine de fusils, moitié guerre / moitié chasse comme le voulait la norme. Mais aussi de 2 PM, ce qui était excessivement rare. Vers la fin mars, selon JD son armement avait été sérieusement complété. Il avait même reçu des grenades. Alors a-t-il déserté ? NON ! Le village a été abandonné.

 

Je me rappelle un échange courant 1961 avec le chef du GAD, Khadir Mohamed, que j’ai inclus dans mes souvenirs publiés sur ce blog à compter du 4/08/2009 . Nous évoquions alors la situation locale. J’étais loin d’imaginer ce qui s’est finalement produit mais Khadir ne partageait pas mon optimisme et m’avait alors déclaré : « Mon lieutenant, quand les militaires quitteront la crête (Bou Zérou), je serai à la mer avant eux ». Il avait vu juste et aussi tenu parole.

 

L’information du JMO n’était pas très claire mais elle faisait état de 90 fusils de chasse et de 4 fusils de guerre ce qui confirme ce que m’a dit JD. Mais, si on peut estimer correct le total, la répartition me semble douteuse. Le chef Khadir n’aurait jamais rendu des armes de guerre même en échange d’armes de chasse et surtout pas ses PM. Sauf s’il ne s’agissait que d’une mesure pour gagner un lieu sûr sous la protection de l’Armée avant un transfert. Pour moi, cette annotation au JMO est un écran de fumée. Je m’étonne même qu’elle ait été transcrite.

 

Le sort de Khadir et de sa famille m’a toujours tourneboulé. Jusqu’au début de 2010 quand j’ai été contacté, par l’intermédiaire du blog, par un de ses petits-fils. J’ai ainsi eu quelques informations mais pas autant que je l’aurais souhaité. En 1962, toute la famille Khadir est arrivée en France, en Auvergne, puis s’est retrouvée dans le Var. Par la suite elle s’est dispersée. Certains sont restés sur place, d’autres ont gagné Caen, d’autres enfin la Haute-Savoie. Le chef de famille est décédé en 1967.

 

Mais quelle ne fut pas ma surprise, en cherchant des renseignements pour cet article sur le Net, de découvrir un blog au nom de « Famille Khadir de Haute-Savoie » avec une adresse e-mail « gouraya74 ». Compte tenu de ce que je savais, j’ai été interpelé. J’ai creusé. Il s’agissait d’une réunion familiale locale. Mais on évoquait la branche de Caen et sur un forum apparaissait le prénom de Hakim, le même que celui de mon correspondant de début 2010. Effectivement, c’était bien les descendants du chef que j’ai connu.

 

 

      Pour clore cet article, sachez que le 31/10/63, le 146e RI a été officiellement dissous au camp de Sissonne.

 

Jean Claude PICOLET.

 

 

                                                                                                                                                                        

22ème R.I. - 1er BATAILLON - 1ère COMPAGNIE

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22ème R.I.

1er BATAILLON

1ère COMPAGNIE

 

 

Ce document a été composé essentiellement à partir de photos de différents

correspondants, publiées sur le blog du 22ème R.I. créé et animé par notre ami

Michel Fétiveau.

 

Par nature, les photos sont statiques, fragmentées et souvent abstraites car

extraites de leur contexte. En les regroupant, les classant et les commentant, l'auteur

de cet article a voulu recréer l'ambiance qui les a vu naître et donc les rendre, autant

que possible, concrètes, vivantes.

 

 


 

 

NOSTALGIE

 

En ce temps-là, j'avais vingt ans…..

 

En ce temps là, c'était Paris,

C'était la guerre en Algérie…

 

 

Pierre Bachelet.

 

 

 


 

 

NB.

 

Toutes les photos ont été attribuées à l'auteur lui-même ou à celui qui les a

présentées sur le blog.

 

En ce qui me concerne, la quasi-totalité des photos qui figurent à mon nom

m'ont, en fait, été offerte à l'époque.

 

 

 

 


 

 Le-camp-de-BOU-ZEROU-photo-J.C-PICOLET-copie-4.jpg

                                                                                                                                       collection J.C. Picolet

 

1er BATAILLON DU 22ème R.I. 1ère COMPAGNIE

 Sous-quartier de Bou Zérou

 

 

 


 Bou-Zerou---carte-du-sous-quartier.jpeg

CARTE RECONSTITUEE DU SOUS QUARTIER DE BOU ZEROU  (collection J.C Picolet)

 

 

SOUS QUARTIER DE BOU ZEROU

 

Si le quartier de Gouraya est parfaitement défini, le sous quartier de Bou Zérou

n'a jamais été, a ma connaissance, expressément délimité.

 

Au sud aucune ambiguïté, c'est la route des crêtes qui va de 1040 à Tamzirt

puisque c'est la limite nord du secteur de Duperré.

 

A l'ouest nous avons toujours retenu la piste qui va de Tazzerout à Villebourg

prolongée au sud de Tazzerout jusqu'à 1040, englobant le haut de la vallée

de l'oued Bou Arbi.

 

Au nord, les repères sont plus flous. La limite englobe les douars de Solaya,

Beni Nador, Larioudrenne et enfin de Beni Ali avant de partir plein ouest vers

l'oued Es-Sebt.

 

A l'Est, à Tighret, nous en sommes toujours resté à l'oued Es-Sebt car nous

n'allions, en patrouille, rarement au-delà. C'était une zone excessivement dangereuse

plutôt réservée au CROQ (commando de renseignements et d'opérations de quartier)

basé à Bois Sacré, mais dépendant du secteur de Cherchell.

 

Ce n'était donc pas toujours évident de crapahuter "chez soi".

 

 



 

BOU-ZEROU-le-poste-avec-la-tour-d-entree-photo-R.DESCHLER.JPG                                                                                                                                                                collection  Deschler

SOUS QUARTIER DE BOU ZEROU

 Poste de la 1ère Compagnie


 


 

 


 

 

Bou-Zerou-zone-de-chasse.jpeg                                                                                                                        Document J.C. Picolet

 

ZONE DE CHASSE THEORIQUE DE BOU ZEROU

 

 

La 1ère compagnie du 22ème R.I. s'est implantée au milieu de l'année 1957 sur un piton

au pied du K° Bou Zérou.  On peut considérer que les travaux du camp se sont

Terminés en septembre 1957.

 

La région étant pauvre, il n'y avait aucun rassemblement de population sur place.

Comme elle était répartie sur les pentes nord et sud de l'oued Kébir, il a été décidé

de la regrouper sur la crête de Bou Zérou, d'où son nom. Mais il n'y a eu aucune

aide sur le plan des constructions. Chaque famille a dû se débrouiller.

 

Le GAD (groupement d'auto défense) de Bou Zérou a été créé le 16/03/1960

avec 30 fusils. Généralement moitié fusils de chasse, moitié fusils de guerre

récupérés sur les fellaghas, donc avec une grande diversité de types d'armes et de

munitions parfois difficiles à fournir. Et d'autant plus que nous ne distribuions pas

de cartouches de chasse. Elles étaient achetées par les GAD au "marché noir".

 

En complément nous livrions des fusils Lebel prélevés sur les stocks de la

"grande guerre", en parfait état, toujours dans "leur graisse d'origine" et les

les munitions de 8m/m étaient abondantes.

 

 

 

 



 

1958-Poste-de-BOU-ZEROU-avec-le-155C-photo-DESCHLER.JPG                                                                              Collection Deschler

INSTALLATION DU CAMP DE BOU ZEROU

 

Le camp a été construit sur un piton de 4 niveaux. En bas à gauche une tour

de garde qui contrôle la montée. En face le djebel Bou Zérou, encore désert, sur lequel

sera construit, "ex nihilo", le regroupement.

 

 

 


 

 

BOUZEROU Mai 58 le 59 Bt du train au travail DESCHLER.R                                                                                                                                               collection Deschler

INSTALLATION DU CAMP DE BOU ZEROU

 

Le 59ème Bataillon du train au travail en mai 1957. Au fond, la tour d'entrée.

derrière les bulldozers, la place d'Armes avec à gauche les cuisines et réserves

et à droite, l'armurerie proche de l'entrée et la chambrée des harkis.

 

 

 


 


 BOU-ZEROU-le-poste-avec-la-tour-d-entree-photo-R.D-copie-2.JPG

                                                                                                                                              collection Deschler

CAMP DE BOU ZEROU 

 

Vue du camp depuis la tour radio. Avec la tour de garde, niveau 1, qui, rapidement,

n'a plus été utilisée car hors du camp. Elle ne servait plus que pour abriter le

groupe électrogène en raison du bruit.

 

 

 

 


 

BOUZEROU 1958 l escalier d acces au blason R.DESCHLER

CAMP DE BOU ZEROU

 

L'escalier qui dessert les niveaux 2, 3 et 4.

 

 


 

   

 

 

Le camp de BOU ZEROU photo J.C PICOLET

BOU ZEROU LA PLACE D'ARMES

 

Le niveau 2 qui comprenait les chambrées de la troupe, les cuisines, l'armurerie,

Le poste de garde, le foyer et l'infirmerie. Ici, la cambrée des "appelés" et la boulangerie. Au dessus, le logement des officiers, niveau 3. A côté, dissimulés,

Ceux des sous officiers.

 

 


 

 

 

 

Escalier-d-acces-au-blason-BOUZEROU-1958-R.DESCHLER.jpg                                                                                                                      collection rené Deschler

BOU ZEROU

 

Le logement des officiers et l'escalier.

 

 

 

 

 

 

BOUZEROU-1958-Prefa-neuf-Photo-Rene-DESCHLER.jpg                                                                                                                                        collection René Deschler

 

BOU ZEROU

 

Le logement des officiers niveau 3.

 

 

 

 

 

 


 Le-Blason-du-22RI-a-BOU-ZEROU-en-1958-photo-DESCHLER.JPG

                                                                                                                        collection rené Deschler

BOU ZEROU

  Le blason du 22ème R.I. D'une taille imposante (6 x 4 m), il était visible

à 10 Kms, dit-on !

 

Il était toujours en place en 1981.

 

 

 

 

 


 

 1958-BOU-ZEROU-la-tour-superieure-photo-DESCHLER.JPG

                                                                                           collection René Deschler

BOU ZEROU

 

La tour sommitale qui abritait le poste radio et servait également de tour de garde

avec une vision circulaire de jour très importante. C'était le niveau 4.

 

 

 

 

 

 

 

FAVELIN-et-LECHOU-partie-de-boules-photo-DESCHLER.JPG                                        collection R. Deschler

 

UN MOMENT DE DETENTE SUR LA PLACE D'ARMES

 

Derrière les joueurs, à gauche, l'armurerie juste à côté de la porte d'entrée du

camp et à droite, le bâtiment servant de chambrée aux harkis de la 3ème section.

 

 

 

 

 

 

 

 

1958-BOU-ZEROU-Boulangerie-et-bureau-Off.-photo-DESCHLER.jpg                                                                                                                     collection R. Deschler

 

CAMP DE BOU ZEROU

 

Le boulanger en plein travail devant son fournil. Au dessus,

le bâtiment des officiers

 


 

 

 

 

 

BOU-ZEROU-on-vient-au-ravitaillement-J.C.PICOLET.jpg                                                                                                                                                  collection J.C. Picolet

ZOHRA ET AÏCHA

 

Quelques familles sélectionnées de Bou Zérou étaient autorisées à récupérer

les restes de la cuisine. Des enfants, surtout des fillettes, venaient deux fois

par jour avec leur gamelle pour la distribution.

 

 

 

 

 

02---Bou-Zerou.01.1962-photo-Jacques-Duchadeau.jpg                                                                                                                                  collection Jacques Duchadeau

L'ECOLE PUBLIQUE DE BOU ZEROU

 

La particularité de ce regroupement perdu dans le djebel était de posséder une

école à classe unique d'une cinquantaine d'élèves. L'instituteur était un civil.

Il vivait dans son propre baraquement situé en bas du camp et du regroupement.

contre paiement, il accédait au mess des sous officiers et au foyer.

 

 

 

 

 

 

05---Bou-Zerou.01.1962-photo-Jacques-Duchadeau.jpg                                                                                                                         collection J.Duchadeau

LE CLIMAT

 

Bien que situé à moins de 1000 mètres d'altitude et à 10 Kms à vol d'oiseau de la

mer, la région connaissait les chutes de neige, même si celles-ci étaient exceptionnelles.

 

La nuit du 7 au 8/01/1961, en poste sur un piton pour protéger le bureau de vote

de Bou Zérou lors du référendum sur l'autodétermination, j'ai vu tomber la neige.

ce qui n'est pas très agréable quand on n'est pas équipé pour.

Mais au lever du jour elle a fondu très vite.

 

La photo jointe à été prise à Bou Zérou durant l'hiver 1961/1962. La neige a

tenu quelques jours. Ce qui a donné lieu à de mémorables batailles

de boules de neige.

 

 

 

 

 

Chef-BOUAMAMA-a-TIGHRET-J.C.PICOLET.jpg                                                                                                                             collection J.C. Picolet

LES GAD 

 

Bouhamama, chef du douar et du GAD de Solaya

avec un harki originaire du village.

La compagnie contrôlait 5 GAD :

Bou Zérou, Tazzerout, Solaya et Beni Nador,

et Larioudrenne. Beni Ali, douar hostile, n'avait pas été armé.

D'ailleurs, il ne fournissait pas de harkis.

 

 

 

 

 

 

Groupe-d-auto-defense-secteur-de-Tighret-J.C.PICOLET.jpg                                                                                                                                             collection J.C. Picolet

LES GAD

 

Les GAD (on utilisait les mêmes initiales pour l'élément et les homes) de Solaya. L'effectif d'un GAD dépendait de la population "mâle résiduelle".

Mais  pour une opération, ils pouvaient fournir jusqu'à 90 GAD soit l'équivalent

de l'effectif de la compagnie. Pour la quasi-totalité des harkis originaires des

douars de ces mêmes GAD…

 

 

 

 

 

 

 

 

groupe-d-auto-defense-photo-J.C.PICOLET.jpg                                                                                                                                        collection J.C. Picolet

LES GAD

 

Un GAD de Solaya s'entraînant au tir. On faisait appel aux GAD au moins au niveau compagnie quand il fallait couvrir beaucoup de terrain en ratissage ou en bouclage.

En règle générale un jour, dans notre secteur, car ils se déplaçaient par leurs

propres moyens. Ils étaient rémunérés ; 6 NF par jour (salaire journalier d'un harki).

 

 

 

 

 

Entrainement-des-GAD-au-tir-photo-J.C.PICOLET.jpg                                                                                                                                            collection J.C. Picolet

LES GAD

 

Les séances de tir étaient fort rares. Dans ce cas, nous fournissions les munitions

et reconstituions les stocks. Les GAD s'entraînaient eux-mêmes. Comme

les harkis, ils étaient d'excellents tireurs avec une acuité visuelle remarquable.

Mais au posé, une position habituelle accroupie, non réglementaire, leur convenait

parfaitement.

 

 

 

 

 

 

 

Piste-BOU-ZEROU-TAZZEROUT-le-1040-a-l-horizon-J.C.PICOLET.jpg                                                                                                                                                collection J.C. Picolet

BOU ZEROU – L'ENVIRONNEMENT

 

Le piton "mythique" de 1040 vu de la piste

de Bou Zérou à Tazzerout.

 

 

 

 

 

 

 

Bou-Zerou---mechtas-copie.jpeg                                                                                                                                    collection J.C.Picolet

MECHTAS DE BOU ZEROU

 

Habitat traditionnel avant le regroupement. Cet ensemble à été maintenu en l'état

Car très proche du camp, dont on devine les barbelés en bas à droite,

Et du regroupement. Avec vue sur l'oued Kebir.

 

 

 

 

 

 

L-oued-au-pied-de-TAZZEROUT-photo-J.C.PICOLET.jpg                                                                                                                                           collection J.C. Picolet

TAZZEROUT

 

Vallée en amont de l'oued Bou Arbi entre Tazzerout et 1040.

Les habitants des mechtas isolées ont été "repliés"

sur le douar de Tazzerout.

Restent les plantations.

La cueillette se faisait sous protection de la compagnie.

 

 

 

 

 

 

 

La-piste-qui-dessert-TAZZEROUTphoto-J.C.PICOLET.jpg                                                                                                                                    collection J.C. Picolet

PISTE DE BOU ZEROU A TAZZEROUT

 

Sol désertique, plus rien ne pousse.

Du fait des différences de température

entre le jour et la nuit,

la roche devient friable.

On peut la creuser à la main.

 

 

 

La-piste-de-BOU-ZEROU-a-TAZZEROUT-photo-PICOLET-J.C.jpg                                                                                                                                               collection Picolet

LA CELEBRE CÔTE en "Z"

DE LA PISTE DE BOU ZEROU A TAZZEROUT

 

Les virages sont si serrés que les GMC ne peuvent pas les prendre.

Un chauffeur émérite a trouvé la solution.

A la montée, le GMC avance jusqu'à la branche

Basse du Z. Puis monte en marche arrière.

Au second virage, il repart en marche avant.

C'est tout simple… mais impressionnant.

 

 

 

 

 

 

 

Tighret-9.1961-photo-Jacques-Duchadeau.JPG                                                                                                                                          collection Jacques Duchadeau

SECTEUR DE BOU ZEROU

COUVERTURE VEGETALE

 

Dans le passé, le secteur était couvert de forêts.

Dans les années 60, les arbres avaient pratiquement disparus.

Il restait des broussailles qui gênaient la marche

et des arbustes insuffisants pour créer des zones de refuge.

Mais qui permettaient de se dissimuler lors d'un

passage d'un avion de reconnaissance ou de la "chasse".

 

 

 

 

 

 

 

Le-Lt-PASQUIER-le-chauffeur-et-PICOLET-J.C.jpg                                                                                                                                               collection J.C. Picolet

LA PISTE DE BOU ZEROU

A GOURAYA PAR TIGHRET

 

De droite à gauche : le commandant de compagnie,

Son chauffeur et moi-même.

C'est le radio qui a pris la photo.

En arrière plan, un autre exemple de végétation.

 

 

 

 

 

 

Un-cantonnier-piste-de-TIGHRET-a-BOUZEROU-J.C-PICOLET.jpg                                                                                                                                              collection J.C. Picolet

LA PISTE DE BOU ZEROU A TIGHRET

 

Passage caillouteux au possible. Un civil dégage la piste après

un éboulement à gauche.

Les virages et certaines parties de la piste

sont contenus par des murs en pierres sèches.

Un camion, autre qu'un GMC, qui roule dessus

écroule le mur et part dans le ravin avec lui.

Comme le 02/06/61 juste avant le col en direction

de Tighret.

 

 

 

 

 

 

La-lessive-a-BENI-ALI-photo-Georges-MARTINEAU.jpg                                                                                                                                                  collection Georges Martineau

BENI ALI

 

Où, comment faire sa lessive quand on ne dispose que d'un quart d'eau

parce qu'on en manque cruellement puisqu'il

faut des jerricanes, deux brêles et une équipe de

harkis armés pour aller s'en procurer hors du douar.

 

En haut à gauche, l'arrière du marabout

qui nous abritait à notre arrivée.

 

 

 

 

 

 

-l-interieur-du-poste-photo-G.MARTINEAU.jpg

                                                                                                                                   collection G. Martineau

LE POSTE DE BENI ALI

 

La 2ème section a été envoyée à Béni Ali pour surveiller la construction du regroupement. Sans poste ni moyens pour se protéger, elle a d'abord occupé un marabout, puis une tente US, toujours à découvert. Pour ne pas être tiré comme un lapin de loin, de jour comme de nuit, elle a réquisitionné une mechta "fermée" assurant ainsi un minimum de sécurité.

 

 

IMPLANTATION DE BENI ALI

UNE ERREUR ?

NON, UNE FAUTE !

 

En septembre 1960, la 2ème section, composée de harkis, a été implantée à Béni Ali avec pour principale mission de surveiller et d'accélérer le regroupement d'une population particulièrement hostile à l'armée française. Dans des conditions de sécurité effroyables, même pas un petit barbelé de protection, cette section a en fait été clouée au sol. Tout était corvées : le ravitaillement fréquent à Tighret (2 heures de marche aller-retour avec 2 brêles), faute de moyens de conservation, corvée pour l'eau, pour le bois, pour tout… Avec protection en armes constante. Inaccessible par une voie carrossable, à au moins une heure de marche d'une piste, elle s'est retrouvée hors du monde, sans aucune possibilité opérationnelle puisque toute consacrée à ses propres problèmes d'intendance.

 

Et dans quelles conditions de sécurité ! Le chef de section ayant fait l'objet d'une EVASAN suite à une crise de péritonite, la section a été commandée pendant un mois par le second en titre, un "Appelé" avec le grade de caporal chef, ne pouvant s'appuyer que sur le seul autre "Appelé" de la section, le radio, lui-même caporal. Et ce pendant un mois. Sans que personne ne s'en émeuve à quelque niveau que ce soit.

 

Finalement, après moult tergiversations, en février 1961, il a été mis fin à cette mission stupide, pour ne dire démentielle. Les 1ère et 2ème sections ont été regroupées à Tighret et fusionnées afin de disposer, en fait, d'une harka toute consacrée aux opérations. Et enfin avec des résultats concrets.

 

Les "anciens" de la 2ème section qui se sont retrouvés récemment, se demandent encore et toujours, comment ils ont pu rester en vie dans de telles conditions. Ils ne peuvent que remercier leurs harkis, par ailleurs lâchement abandonnés en 1962 par un gouvernement sans scrupules.

 

 

                                                          

                                                                                  A SUIVRE….

 

 

                                                                                              J.C. Picolet.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


GUET-APENS DEJOUE

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GUET-APENS DEJOUE


 

Nous étions la 2ème compagnie du 1/22ème R.I. cantonnée dans un col à la cote 900 sur la piste transversale de Dupleix à Carnot, sur la côte dans la plaine du Chélif.

C'était l'hiver 1956/1957 par une nuit sans lune. Vers minuit, les deux sentinelles placées aux angles Nord Est et Nord Ouest virent une faible lumière en mouvement vers le nord. Le chef de poste de garde est mis au courant, puis, après vérification, informe le Commandant de compagnie. Sans tarder, tout le monde rejoint les postes de combat. La 12/7 se met à cracher quelques courtes rafales dans cette direction. Pas de résultat, la lumière bouge toujours. Alors, décision immédiate du lieutenant qui me dit : "Guittard prépare six pélots de 81mm". C'est là que cet officier nous fit une démonstration de son savoir faire pour se servir de cette arme. Assis sur une caisse de munitions, le tube maintenu Bourricot-4.jpgentre ses genoux, posé sur le sol caillouteux, ses deux mains faisant tenaille à 10 centimètres de la sortie du tube de 81mm. Il me fit tirer un premier obus sans résultat, puis un second, puis un troisième mais au quatrième, plus de lumière. Le but semblait atteint. Le calme revenu, le commandant de compagnie, par prudence, fit doubler les sentinelles jusqu'à 6 heures. Le jour levé, deux sections allèrent aux résultats pour trouver un misérable bourricot tué par un éclat d'obus, une lampe torche solidement ficelée à la queue et lui-même, attaché très court à un arbre.

De retour au poste, le lieutenant me convoqua pour me demander ce que je pensais de l'incident de la nuit. Je lui répondis que cela me semblait un guet-apens pour nous faire sortir, dans le but de nous piéger dans une embuscade sur la piste conduisant au site concerné.

L'expression de son visage me paru satisfaite. Il me confia que mon analyse était celle d'un officier de carrière. Moi, petit cabot, je n'en demandais pas tant. Voyez ! pour les hors la loi, tous les moyens étaient bons pour nous combattre et entretenir dans nos rangs une méfiance constante.


 

                                                                                                                                                        Raymond GUITTARD.

LE CAP TENES

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LE CAP TENES

 

 

Grandiose, sauvage, le Cap Ténès est un énorme éperon rocheux

qui domine la mer du haut de ses 642 mètres.

 

 CAP-TENES-LE-PHARE.jpg

Le cap Ténès, le phare, le sémaphore et le poste optique.

 

 

 

Au pied à l'est du phare, les militaires avec les gardiens

entretenaient un jardin que l'on voit très nettement

sur la photo, cela leur permettait d'améliorer

l'ordinaire avec des légumes frais. Une source

à proximité leur fournissait l'eau d'arrosage.

Lors de la grande guerre de 14/18, les troupes Françaises

engagées en Turquie furent appelées "les jardiniers du Bosphore"

car pour se nourrir et se prémunir du scorbut, ils cultivaient

la terre entre les tranchées. De même on pourrait appeler

les militaires du 22ème R.I. "les jardiniers du Cap Ténès".

 

 

LE  PHARE

 

Le-phare-du-Cap-TENES-photo-Pierre-RABAUD.jpg                                                                         Collection Pierre Rabaud

Une centaine de mètres au dessus du niveau de la mer

est implanté un magnifique phare dont la construction

débuta en 1861. Classé monument historique

il est le plus ancien des phares d'Algérie.

Il fut protégé de 1953 à fin 1957 par une unité de fusiliers marins.

Ces derniers furent remplacés par une petite unité

du 22ème régiment d'Infanterie jusqu'en 1963.

Le fonctionnement du phare fut assuré par

trois employés du service des phares et balises.

On aperçoit au sommet de la tour

une illusoire protection avec des sacs de sable.

 

 

LE SEMAPHORE

 

Le_SEMAPHORE-du-Cap-Tenes.jpg

A mi hauteur du cap, niché dans la roche,

un très beau sémaphore domine le phare.

Il fut occupé, utilisé, et défendu par une unité

de fusiliers marins.

La construction des sémaphores commença

en 1807. Habité en permanence par deux guetteurs,

la veille s'effectue du lever au coucher du soleil.

Ces sémaphores révolutionnent les transmissions

en permettant le cheminement d'une information

sur 500 kilomètres en moins de 4 heures.

 

 

LE POSTE OPTIQUE

 

Le-poste-d-observation-situe-au-sommet-du-Cap-TENES.jpg

Enfin au sommet du cap est implanté un poste optique

qu'en 1957 nous appelions la "tour romaine".

Elle permettait avant la construction des sémaphores,

de communiquer de pitons à pitons.

Appelées à l'époque romaine

"Tours Génoises" elles étaient implantées à vue

les une des autres, et communiquaient par signaux de fumée.

En 1776 ces signaux de fumée laissèrent la place

à un code de communication

basé sur un jeu de 13 pavillons qui offrait

un millier de combinaisons.

En 1807 ces tours furent remplacées

par les sémaphores.

 

 

LE POSTE DES AVIATEURS

 

 

Camp-des-aviateurs-au-Cap-TENES-photo-BRETAGNOL.jpg

Un poste militaire fut construit à l'est du phare et au même niveau

à la fin de l'année 1957, en même temps le poste

optique fut agrandi pour permettre d'y loger

une vingtaine de militaires, et une piste fut aménagée pour

en faciliter l'accès.

Occupé par l'armée de l'air, une station radio

fut implantée au sommet du cap.

Equipée de matériel goniométrique, elle permettait de guider

l'aviation, et améliorait les communications

entre les unités du secteur. Fin 1959, l'évolution

des technologies des transmissions, entraîna le démontage

de ces installations, et le départ des aviateurs.

 

 

LE DOUAR DE SIDI MEROUANE

 

 

Village-de-regroupement-a-500-m-du-Cap-TENES.jpg

A environs 500 mètres du phare le long de la route d'accès à ce dernier,

l'administration Française avait fait construire une

douzaine de petits pavillons en parpaings,

qui en 1957 étaient occupés par seulement,

4 ou 5 familles. A deux reprises j'ai transformé

pour quelques jours ces logements en garnison.

 

 

LES VAUTOURS

 

 

vautour-en-vol-3.jpg

Enfin à cette époque, un magnifique

vol de vautours couronnait le tout.

 

                                                                                                                 

 

 

                                                                                                                                            Michel FETIVEAU

22ème R.I. - 1er BATAILLON - 1ère COMPAGNIE - TIGHRET

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22ème R.I.

1er BATAILLON

1ère COMPAGNIE

TIGHRET

 

 

SOUS QUARTIER DE BOU ZEROU

 

Camp-de-Tighret-photo-Jean-Claude-PICOLET.jpg                   Maison forestière de Tighret.                                 collection J.C. Picolet

 

 

zone-de-chasse-tighret.jpg                                                                                   Collection Picolet

ZONE DE CHASSE THEORIQUE DE TIGHRET

 

 

Le-poste-de-TIGRETH-photo-Edmond-COURRALY.jpg

                                                                                                                                             collection Edmond Courraly

MAISON FORESTIERE DE TIGHRET

 

Travaux de réhabilitation en 1958.

La maison forestière était à l'époque, occupé par

des "rappelés" mais dans un état lamentable.

Lors de l'arrivée de la 1ère compagnie à Bou Zérou,

elle fut réoccupée, réaménagée et fortifiée.

 

 

MAISON FORESTIERE DE TIGHRET

Tighret-2.1961photo-Jacques-Duchadeau.JPG

     collection Jacques Duchadeau

 

Tighret par le nord avec à droite le batiment des cuisines et l'écurie

 

 

Tighret 1 photo Jacques DuchadeauCollection Jacques Duchadeau

 

Tighret par le sud

 

 

 

 

PISTE DE GOURAYA A BOU ZEROU.

Camp de Tighret photo Jean Claude PICOLET                                                                                                                                                     collection J.C. Picolet

MAISON FORESTIERE DE TIGHRET

Vue de la façade début 1961.

 

 

 

La-partie-de-tarot-a-BOU-ZEROU-photo-G.MARTINEAU.jpg

PUTSCH D'AVRIL 1961

 

Dès que le putsch fut connu, les troupes furent consignées et la circulation interdite sur les pistes. Ignorant quelle serait la réaction de nos harkis, des Berbères, plutôt pour une Algérie française, nous, les "Appelés", avons décidé de veiller toutes les nuits. Et pour nous occuper de jouer au tarot…..

 

Le-retour-a-TIGHRETde-la-harka-J.C-PICOLET.jpg                                                                                                  collection J.C. Picolet

RETOUR D'UNE PATROUILLE

 

Pour gagner l'oued, depuis Tighret, il n'existait que deux pistes.

Celle-ci est la piste nord. La patrouille est de retour,

en ordre de marche, en colonne avec espaces par mesure

de sécurité, même aux abords du fort.

 

 

 

On-regagne-TIGHRET-photo-PICOLET.jpg

 

RETOUR D'UNE PATROUILLE

 

 

Arrivée aux barbelés du camp. Traditionnellement l'arme

est portée sur l'épaule tant qu'elle n'est pas tenue en main

quand le danger s'accroît.

 

 

 

Fin-d-operation-retour-a-la-chambre-Photo-PICOLET.jpg

RETOUR D'UNE PATROUILLE

 

Les harkis regagnent leur chambrée.

Opération terminée.

 

 

 

Ahmed ben Mohamed BOUHADDI

LE "MIRACULE"

 

 

BOUADI-le-miracule-photo-Georges-MARTINEAU.jpg

 

Dans la nuit du 5 au 6 mars 1961, ce harki, par un concours de circonstances incroyables, allongé sur le sol, à plat ventre, se retrouve face à 2 fellaghas qui pointent leurs fusils sur son visage pratiquement à bout portant. Il tente alors à se dégager. Les deux rebelles surpris tirent et le manquent.

Malheureusement, ils tuent un autre harki, Abdellazziz MELLAL, dit "Gégène", qui dormait un peu plus loin. Deux balles dans le dos, dont une en plein cœur.

Un drame qui mérite d'être conté.

 

 

 

EMBUSCADE DU 5/6 MARS 1961

 

La mission de la harka de Tighret, hors les opérations à différents niveaux, était d'intercepter les groupes de ravitaillement assurant la liaison depuis les zones refuge avec Gouraya. D'où une recherche constante en zone interdite des traces si caractéristiques des espadrilles des fellaghas. Ensuite il fallait parier sur la date de nuit et du lieu de passage pour tendre une embuscade. En somme une besogne bien modeste mais au combien démoralisante pour nos adversaires. Il fallait viser le pisteur de tête toujours armé, éventuellement son second qui l'était parfois aussi. Le reste de la colonne était composé de femmes, de chibanis ou de jeunes, les porteurs, des non combattants, sans aucun intérêt pour nous.

Dans la nuit du 2 au 3 mars, un groupe était tombé dans l'embuscade tendue sous Tighret dans l'oued Tarzout Hassene. Le pisteur avait été abattu et son arme récupérée. Le ravitaillement n'ayant pas été assuré, un autre groupe devait donc intervenir rapidement en changeant de parcours. Nous avons donc choisi l'oued Mezoum à 2 km au nord de Béni Ali, un lieu le plus près possible de Gouraya ce qui réduisait d'autant les possibilités  de pistes pour les fellaghas. Et ce pour la nuit du 5 au 6 mars.

Le lieu était parfait, il dominait de 2mètres environ le lit de l'oued avec en face une rive abrupte, réduisant les possibilités de fuite. Un seul point noir, un sentier montait de l'oued jusqu'au lieu de l'embuscade. Il suffisait de le garder avec 2 hommes armés d'un PM.

L'embuscade devant tenir toute la nuit, comme habituellement, on forma 2 groupes. Un veillant l'autre se reposant prêt à intervenir. Et au milieu de la nuit on permutait.

Dans la nuit, Bouhaddi qui était de garde pour le groupe au repos, dans la pénombre vit arriver sur lui 2 ombres en provenance de l'embuscade. Un siffla doucement pour se signaler, Bouhaddi allongé sur le sol à plat ventre sur son arme, répondit. Les deux approchèrent et se penchèrent sur lui en pointant chacun son fusil sur son visage et lui demandèrent : "Qui es-tu toi", en Arabe. Or les harkis ne s'exprimaient qu'en berbère. Leur langue. C'était donc des fells. Bouhaddi chercha à dégager son arme, mais les fells comprirent et tirèrent avant de prendre la fuite. Certainement surpris et désemparés, ils le ratèrent. Une balle de chaque côté du visage qui allèrent se ficher dans le dos d'un autre harki qui dormait un peu plus loin. Il fut tué sur le coup. Tout laisse à penser que les rebelles avaient rendez vous à cet endroit avec vraisemblablement des gens de Béni Ali. Mais les guetteurs avaient commis une énorme faute en les laissant passer. Par surprise dirent ils. En fait, ils devaient dormir.

A cette heure là, à Bou Zérou, le commandant de compagnie se réveilla en sueur. Un cauchemar. Il était arrivé un drame à Tazzerout, où un Appelé faisait office d'instituteur. Seul sous la protection du GAD. Il envoya la 3ème section à pied vers ce douar pour se renseigner mais sans contact car on n'approche pas impunément d'un GAD en pleine nuit. Bien sûr, tout était calme et la section revint de fort méchante humeur.

Le harki tué cette nuit-là s'appelait Abdellazziz Mellal. Il était natif de Tazzerout.

 

 

 

HELIPORTAGE

 

 

Survol en helico a l est de TIGHRET photo J.C.PICOLETEn fait, il s'agit d'une opération de ma section à l'école des EOR de Cherchell en juillet 1960.

Nous sommes arrivés en crapahutant sous Tighret et avons été héliportés sur la ligne de crête au sud.

Le djebel que l'on voit est le K° Arich et au pied l'oued Kébir.

 

 

  collection J.Picolet

 

 

 

 

 

La-chasse-en-action-pres-de-TIGHRET-photo-G.MARTINEAU.jpg                                                                                                                                                         collection G. Martineau

 

LA MAISON FORESTIERE DE TIGHRET

 

La "chasse", des T6, en action au nord du fort.

 

 

 

 

La-pose-au-camp-de-Tighret-photo-J.C-PICOLET.jpg 

            collection J.C. Picolet

LA PAUSE

 

Le sous-lieutenant et son inséparable radio.

 

 

 

Tighret-4.1961-photo-Jacques-Duchadeau.JPG

                                                                                                                                         collection J.C.Picolet

DETENTE

 

La pétanque !

Toujours et partout la pétanque !

 

 

LES PRECAUTIONS

 

 

 Au camp de Tighret Jean Claude PICOLET

 

Le réapprovisionnement en munitions

 

 

 

LES CORVEES

 

Corvee-de-bois-a-TIGHRET-photo-Georges-MARTINEAU.jpg

 

La corvée de bois. La vraie….(d'ailleurs il n'y en a jamais eu d'autres).. pour alimenter la cuisine et la boulangerie. Le boulanger était dispensé de corvée sauf quand la section était en opération mais en contre partie, il devait fournir du pain à tout moment même si la section devait sortir rapidement.

 

 

 

MAISON FORESTIERE DE TIGHRET

 

 

 

Martineau-repare-une-porte-du-poste-de-TIGHRET.jpg

                  CORVEES

Réfection de la barrière nord

                                                                                              

 

 

Terrassement pour poser la cloture photo PICOLET

Fondation pour la barrière d'entrée nord

 

 

ENTRETIEN

 

             

TIGRET-MARTINEAU-faitla-coupe-a-PICOLET.jpg                                                                                                                  collection Georges Martineau

 

LES CORVEES

Le radio coupe les cheveux à son sous-lieutenant.

 

 

 

LA CAVALERIE DE TIGHRET

 

 

La-cavalerie-de-TIGHRET-photo-Georges-MARTINEAU.jpg

 

Deux brêles étaient affectées à la tour 844 afin d'assurer l'acheminement de son ravitaillement depuis Tighret. Lorsque, avant le regroupement, la 2ème section était cantonnée à Beni Ali, elle en détenait 2 également pour la même raison.

Après la fusion des 1ère et 2ème sections, ces brêles furent rapatriées à Tighret avant d'être restituées au bataillon.

 

 

   collection G.Martineau

 

PRISE DE GUERRE

 

Prise-de-guerre-en-zone-interdite-photo-G.MARTINEAU.jpg

 

 

Tighret contrôlait une zone interdite. Les animaux errants devenaient propriété de la section. Comme les harkis étaient originaires des douars du sous quartier, il était relativement facile de retrouver les propriétaires. Dans ce cas, les animaux leur étaient rendus.

Ici, il s'agit d'un "arioule", un âne, qui a été restitué.

 

 

 

Le-djebel-et-un-oued-pres-de-TIGHRET-photoJ.C-PICOLET.jpg                                                                                  collection Jean Claude Picolet

VUE PANORAMIQUE DE LA PISTE PRES DE TIGHRET

Au fond la ligne de crête du K° Tamzirt.

Côté sud du fort l'oued Bou Deflou

 

 

                                                                                                                                      

Tighret-8.1961-photo-Jacques-Duchadeau.JPG                                                                                                                                  collection Jacques Duchadeau

 

VUE PANORAMIQUE DE LA PISTE PRES DE TIGHRET

Côté nord du fort, l'oued Tarzout Hassene.

 

Tighret-6.1961-photo-Jacques-Duchadeau.JPG                                                                                                                               collection Jacques Duchadeau

 

VUE PANORAMIQUE DE  TIGHRET

La ligne de crête descendant vers l'oued Es-Sebt.

 

 

22-juillet-1960-poste-844-vers-gourraya-dessin-P.SIGOT.jpg

 

TOUR RADIO DE TIGHRET

PITON 844

Vue du poste face ouest

Dessin de Pierre Sigot réalisé en 1960

 

 

 

Tour-844-2.1961-photo-Jacques-Duchadeau.JPG                                                                                                                               collection Jacques Duchadeau

 

LA TOUR RADIO DE 844

 

Face sud. A droite, la tour radio qui permettait de couvrir la partie sud-est du quartier. Elle était en relation avec Bois Sacré et Bou Zérou. A gauche les annexes. Et les 2 brêles pour assurer le ravitaillement avec Tighret.

 

 

 

 

Tour-844-3.1961-photo-Jacques-Duchadeau.JPG                                                                                                            collection Jacque Duchadeau

 

VUE PANORAMIQUE DE 844

En direction du nord. Au fond la Méditerranée. A environ 9 km de la tour à vol d'oiseau. A droite la vallée de l'oued Es-Sebt.

 

 

Tighret-5.1961 photo Jacques Duchadeau                                                                                                                            collection Jacques Duchadeau

 

VUE PANORAMIQUE DE 844

 

En direction du sud-est. La vallée de l'oued Kebir. A l'arrière plan le piton 1008 sur la piste des crêtes entre le K° Tamzirt (1009), vers la droite, et le K° Arich (847), vers la gauche.

 

 

Tighret-3.1961-photo-Jacques-Duchadeau.JPG                                                                                                                          collection Jacques Duchadeau

VUE PANORAMIQUE DE  844

La maison forestière de Tighret vue de la tour 844.

 

 

Tour-844-1.1961-photo-Jacques-Duchadeau.JPG                                                                                                                                          photo Jacques Duchadeau

 

LE PITON 844

La piste venant de Bou Zerou avant son arrivée à Tighret. La tour radio est visible tout au sommet du piton. La dénivelée entre 844 et Tighret (620 m environ) avoisinait 225 m, soit un trajet de 40 minutes sur une piste caillouteuse. Les GMC ne pouvaient pas accéder à la tour.

 

 

FIN

 

 

                                                                                                                                                      Jean Claude Picolet.

LA DOUBLE EMBUSCADE DE SADOUNA

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LA DOUBLE EMBUSCADE DE SADOUNA

 

QUARTIER DE GOURAYA

 

 

            J'ai découvert sur le "Net" plusieurs récits, sur différents sites, apparemment du même auteur, concernant une embuscade tendue par le FLN en juin 1956 à deux unités de l'Armée Française sur le plateau de Sadouna au sud de Gouraya.

 

            Ce récit a été publié, entre autres, sur le Nouvel Observateur les 24 et 27/02, 1/03 et 5/12/2012 (cf. références en fin du présent article), sans aucune réserve, lui donnant ainsi force probante de preuve, le rendant donc digne de foi.

 

            Comme ces articles impliquent notamment le 22ème R.I. dans lequel j'ai servi en tant que chef d'une harka quelques années plus tard et que mon "terrain d'intervention" incluait Sadouna, je me suis intéressé à cet évènement dramatique en vue de procéder à une analyse critique puisqu'il m'était inconnu.

 

LES FAITS

 

            J'avais tout d'abord pensé faire une synthèse des différents articles trouvés. Mais il en existe plusieurs versions, plus ou moins longues, plus ou moins détaillées, même si toutes sont cohérentes entre elles.

            Finalement, j'ai préféré présenter un extrait d'une version plutôt synthétique publiée dans le Nouvel Observateur du 1/03/2012. Elle est reprise textuellement ci-dessous.

 

"Montage et exécution de la bataille de Saadouna"

Le plateau de Saadouna se trouve dans une zone montagneuse, au pied des plus hauts sommets des monts  Dahra., Iboughmassen, près d'une épaisse forêt. C'est un endroit enclavé. La piste carrossable la plus proche s'arrête aux gorges Izérouan à environ 800 mètres d'une pente, raide, boisée, caillouteuse. Les habitants du secteur étaient rattachés à la commune mixte de Saadouna, qui était administrée par un "sous caïd", un autochtone supplétif de l'administration coloniale.

 

A la veille de l'Aïd al Kébir de 1956, au milieu de l'après midi, deux individus blessés et en détresse, l'un avait la jambe et l'autre le bras fracturés et sommairement lattés et plâtrés, s'appuyant sur leur vieux fusils de chasse en guise de béquilles, se présentent au domicile du sous caïd pour exiger de lui des aliments et des médicaments. Leur hôte leur donna à manger cependant il n'avait pas de médicaments immédiatement disponibles. Il propose à ses encombrants visiteurs de l'autoriser à se rendre à Gouraya pour s'en procurer. Ils acquiescent tout en l'avertissant "..si tu nous trahis, ta famille paiera le prix fort à ta place".

 

L'administrateur harnache son cheval, l'enfourche, fonce vers Gouraya non pas chez le pharmacien pour se procurer des médicaments mais à la caserne de la gendarmerie pour chercher des secours. Par téléphone, les gendarmes portent les faits à la connaissance de l'état major du 22ème RI basé au Bois Sacré. Ce dernier fait sonner le clairon, réquisitionne quatre véhicules militaires: un half-track, une jeep et deux GMC, embarque une section de jeunes conscrits sans expérience, fonce dans la vallée de Kellal jusqu'aux gorges d'Izérouan leur fassent barrage, débarque les jeunes troufions qui se mettent immédiatement à escalader le versant "Est" de la vallée, environ huit cents mètres de pente raide et caillouteuse. Arrivés essoufflés au plateau de Saadouna, à environ une heure avant le coucher du soleil, ils sont anéantis par des coups de fusils de chasse chargé de chevrotines. La fusillade a durée moins de 30 minutes.

 

L'état major du 22ème RI qui sans doute croyait-il que les rebelles se seraient dispersés dans la nature, doit envoyer des renforts pour ramener les soldats survivants, les blessés et les dépouilles des morts. Voici deux autres GMC transportant des tirailleurs "Sénégalais", accompagnés de deux ambulances militaires frappées de la croix rouge, remonter la vallée de Kellal jusqu'aux gorges d'Izérouan, débarquer la troupe qui escalade la même pente. Arrivée au plateau de Saadouna, les tirailleurs africains sont anéantis non plus à l'aide de fusils de chasse mais par un feu nourri d'armes de guerre automatiques et semi-automatiques.

 

 

            Avec les différents récits, nous disposons d'autres précisions.

 

            L'initiateur de cette double embuscade, le chef du commando s'appellerait Mohamed Hanoufi, de son nom de guerre, Si Abdelhag. Et le bilan des tués dans nos rangs serait compris entre 50 et 60.

 

 

ANALYSE DES DIFFERENTS ELEMENTS

 

 

LE TERRAIN

 

            J'ai utilisé un extrait de la carte d'Etat Major que j'ai reconstituée et qui a été publié sur ce blog le 28/03/2013.

 

            Sadouna y figure bien à 6km (et non 3) au sud de Gouraya, à 2 km au nord du djebel Gouraya et de Béni Ali. J'ai bien connu cette zone puisque pendant quelques mois fin 60 / début 61 ma section et moi avons cantonné à Béni Ali. Nous y avons d'ailleurs crapahuté. Bien évidemment, il n'y avait plus personne à cette époque. Les habitants avaient été regroupés peut être à Béni Ali, plus vraisemblablement à Gouraya.. Mais certainement pas à Larioudrenne proche mais pro-français.

 

En règle générale , nous brûlions les metchas abandonnées depuis longtemps mais encore en pas trop mauvais état. C'était relativement aisé car le sol était couvert de paille ayant dû à un moment être transformées en bergerie. Ainsi, elles ne pouvaient plus éventuellement servir d'abri temporaire aux fells qui passaient par là.

 

            Mais je doute fort, qu'ils aient pu les utiliser. Je me rappelle le jour où le radio est rentré dans une mechta une torche à la main. Il en est ressorti bien vite en criant et en se grattant, couvert de puces. Qui n'avaient pas dû bénéficier d'un tel repas de gala depuis bien longtemps. Mais nous en avons tiré une leçon et par la suite, avons toujours jeté nos torches à l'intérieur en nous tenant à distance.

 

            A noter également que dans la nuit du 5 au 6/03/61, nous avons tendu une embuscade qui a mal tournée pour nous, sur l'oued Mezoum, à un kilomètre au nord de Sadouna. L'emplacement est marqué sur la carte par une petite étoile noire.

 

            Tout cela pour dire que nous connaissions la zone !

 

 

LA CARTE

 

 

Carte-Sadouna-2-piece-jointe.jpeg

 

 

            Avant toute chose, il faut préciser que les cartes de l'IGN, base des cartes dites d'état major ont été établies à partir de relevés sur le terrain datant de 1888, mis à jour en 1934. Certainement suite à une demande de l'Armée, ce qui se comprend, une nouvelle mise à jour a été réalisée en 1957 mais uniquement à partir de photos aériennes (cf. article du blog du 28/03/2013).Il est vrai que, à cette époque, il n'était pas recommandé d'arpenter le pays…

 

            A l'examen de cette carte, on note tout de suite des différences et des invraisemblances avec le récit.

 

            Il n'y a pas d'oued Kellal sur cette carte. En consultant une carte récente établie à partir des photos satellites, on retrouve l'oued Kellal dont l'embouchure est située à l'ouest de Bois Sacré à la hauteur de la piste menant à Bou Zérou. Ce qui correspond à une indication du récit qui précise que pour aller de l'oued à Gouraya, il faut passer devant Bois Sacré. Sur la carte, cet oued s'appelle Iklelene. Un petit pont sur la route en franchit le lit. Je l'ai connu. Mais voilà le hic, si l'on remonte le lit de l'oued plein sud, on arrive au djebel Arbal, pas au djebel Gouraya. Sadouna est à 4 km à vol d'oiseau.

 

            A noter en passant que sur les cartes utilisées par l'armée avant 1957 (publiées le 8/11/2011 sur ce blog), l'oued n'est pas non plus dénommé Kellal mais Ikelalel.

 

            La situation de Sadouna est correctement décrite. Le douar est situé sur un point haut plutôt plat et entouré de pentes relativement raides. Mais l'oued qui passe au pied, à l'est, à moins d'un kilomètre du sommet, est l'oued Mazoum dont il a déjà été question. Ce cours d'eau descend plein nord et se jette dans la mer entre Gouraya et Bois Sacré.

 

            Mais, où les choses se compliquent, c'est qu'il n'y a pas de gorges dans le secteur. Seulement un rétrécissement du thalweg entre Béni Nador et Larioudrenne avec des pentes raides, je les connais, je les aie empruntées. Or une gorge est une vallée étroite et profonde avec des pentes abruptes et rocheuses sinon elles glisseraient. On est donc loin du compte.

 

            En outre, je n'ai jamais vu de piste carrossable dans ce coin. Et jamais entendu parler non plus. Les seules pistes sont les deux qui partent de Gouraya en direction de Bou Zérou. Une par Loudalouze, l'autre par Tighret.

 

            Une preuve ? Larioudrenne pour se désenclaver a été autorisé à ouvrir une piste carrossable, avec la bénédiction et … le financement du bataillon. A environ 5 km de la route nationale Gouraya Ténès et avec une piste carrossable dans l'oued à quelques encablures du village, pourquoi se serait-il lancé dans des travaux sur 5 ou 6 km avec franchissement d'une partie rocheuse pour atteindre seulement le COL de la piste très dangereuse qui mène de Bou Zérou à Gouraya par Tighret ? Et le COL est à environ 12 km de la route en bord de mer auxquels il faut en rajouter 3 pour Gouraya (voir carte). Ce serait un non sens !

 

            Bien évidemment, il n'existait aucune piste carrossable ni de gorges pour l'oued Mezoum.

 

 

            LE 22ème RI

 

            L'historique du 22ème RI a été publié sur ce blog le 1/12/2008 et une histoire du 1/22 spécifiquement, le 9/10/2013. On possède donc les dates des mouvements de troupes pour 1956.

 

            Par ailleurs, le récit situe la double embuscade en juin 1956 avec une précision, la veille de l'Aïd al Kabïr (différentes orthographes). Cette fête musulmane est fluctuante dans notre calendrier. Mais elle est précise dans les faits et confirmée par la Cour Suprême de l'Arabie Saoudite. Or, j'ai découvert sur le Net que les tirailleurs marocains en garnison à Angoulême avaient célébré cette fête en 1956, le 19 juillet. On peut donc retenir cette date. La prétendue double embuscade aurait donc eu lieu le 18/07/1956.

 

            Ce que l'on sait avec certitude, c'est que le 11/07/1956, la 6ème compagnie du 2ème bataillon du 22ème RI est arrivée en renfort du 3ème bataillon cantonné autour de Marceau et s'est installée à Bois Sacré et à Loudalouze. Elle a été relevée le 31/07 par la 4ème Compagnie du 1er bataillon. Ce serait donc une section  de la 6ème Compagnie qui serait tombée dans cette embuscade. Je n'ai pas pu vérifier ce point dans le JMO du 2ème bataillon puisque je n'ai pas demandé l'autorisation ministérielle indispensable, m'étant limité à Vincennes dans mes recherches au 1er bataillon dans lequel j'ai été affecté.

 

            Néanmoins, le site "Ténes-info" publiant les articles du Dahra, journal de liaison du 22ème RI, précise pour le 2/22 RI que la 6ème compagnie a été la première à "accrocher" des rebelles lors d'une opération qui s'est déroulée le 18/07/1956 au djebel Gouraya. Il y a donc concordance.

 

            Quant à l'intervention d'une section de "Sénégalais", c'est plausible. On les retrouve dans certains récits. Certainement une unité rapatriée d'Indochine et installée à Novi. Bien évidemment, il n'en est pas question dans ce JMO puisqu'ils font partie d'une autre unité.

 

 

            LE BILAN

 

            Le bilan de la double embuscade serait très lourd. Selon les récits entre 50 et 60 tués; Ce qui pourrait être logique s'il y a eu extermination effective de 2 sections. Mais nous savons que très souvent nos adversaires ont une propension certaine à exagérer considérablement leurs bilans.

 

            Dans le cas présent, le Dahra, sans aucun doute reflet du JMO, indique le pertes et nominativement, à savoir : 1 tué (le soldat René C.) et 3 blessés graves (le sergent chef Yves M. et les soldats Marcel A. et Emile A.). Nous apprenons aussi que le capitaine M. a été "touché", certainement légèrement puisqu'il ne figure pas parmi les blessés. Mais cela indique que c'était la compagnie, et non une section qui était sur le terrain.

 

            Ce qui est confirmé par les "anciens"  qui ont consacré leurs recherches à dresser la liste des "Morts pour la France" du 22ème RI, liste que nous détenons notamment pour l'année 1956. Il ne peut donc y avoir aucun doute.

 

            Soit dit en passant, la tactique qui aurait été utilisée par le chef rebelle nous laisse perplexe.

 

            Voilà un "petit génie" qui conçoit et applique une admirable opération militaire. Avec une équipe de "bras cassés" armés de bric et de broc (c'est l'auteur qui l'écrit), il liquide une section et récupère toutes les armes, les munitions et le matériel. Donc un score superbe pour lui. Et qui attend tranquillement qu'une deuxième section se présente et passe à la casserole. Il faut une sacrée dose d'inconscience, voire de débilité mentale, pour espérer une telle hypothèse. C'est tout simplement inimaginable. Surtout quand on sait, et les exemples abondent, que si une section est durement touchée, une riposte d'envergure est aussitôt engagée.

 

            CONCLUSION

 

            Compte tenu de tout ce qui précède, il ne fait maintenant aucun doute que cette double embuscade n'a pas été tendue telle qu'elle fut décrite par l'auteur des articles et avec un tel bilan. Sauf nouvelle preuve ou témoignage irrécusable du contraire.

 

 

                                             Jean Claude PICOLET

 

 

http://face-a-face.blogs.nouvelobs.com/archive/2012/02/17/guerre-d-algerie-gloire-et-decadence-des-maquis-operation-sa.html

http://face-a-face.blogs.nouvelobs.com/archive/2012/02/22/guerre-d-algerie-operation-saadouna-2eme-partie.html

http://face-a-face.blogs.nouvelobs.com/archive/2012/02/27/guerre-d-algerie-operation-saadouna-3eme-partie.html

http://face-a-face.blogs.nouvelobs.com/archive/2012/11/29/algerie-bataille-de-saadouna-comment-effacer-ds-heros-pour-1.html

 

http://www.tenes.info/galerie/JOURNALDEMARCHE/J3

http://www.tenes.info/galerie/JOURNALDEMARCHE/J4

 

 

NOTE DU BLOGUEUR

 

Dans ce blog consacré au 22ème RI, par respect pour nos amis morts lors des évènements d'Algérie, nous avons rendu compte d'un grand nombre d'embuscades, en y précisant très exactement les pertes que nous avions subies, sans en dissimuler l'importance.

Par contre nous n'acceptons pas les fanfaronnades gratuites.

 

                                          Michel.                                                                              

 

LE POINT SUR LE BLOG

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LE POINT SUR LE BLOG

 

 

Créé le 25 novembre 2008, ce blog consacré au 22ème Régiment d'Infanterie, et Insigne-du-22-RI-copie-1.jpgplus particulièrement à la période 1956/1963 en ALGERIE, va dans les tous prochains jours atteindre ses 5 années d'existence.

 

Il vient de dépasser le seuil des 100 000 visites, avec très exactement, 100 296 visites le 31 octobre 2013.

 

Merci à tous ceux qui le suivent très régulièrement.

 

Une nouvelle série d'articles, présentant les postes occupés par des unités du régiment vient de débuter. J'invite tous ceux qui seraient tentés de présenter le ou les postes où ils étaient affectés, à me contacter. Je pourrai les aider à mettre en forme leur texte, à l'animer et le rendre plus attrayant en y insérant des photos de l'importante collection que je possède.

 

A bientôt.

 

 

                                                                                     Michel.

 

 

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