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LE VIEUX TENES

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LE VIEUX TENES

 

Je n'ai pas trouvé grand-chose sur l'histoire du VIEUX TENES, sinon qu'en l'an 1302 (date très incertaine), des Andalous commencèrent la construction de "Ténès el Hadhar" appelée plus tard "Vieux Ténès" par les colons Français.

 

 

CARTE D'ETAT MAJOR

 

Carte-1-50.000-TENES-et-vieux-tenes.jpg

 

Situé sur la route "d'Orléansville", aujourd'hui "Chlef", le Vieux Ténès se trouve à environs 1 Km. de Ténès.

 

 

PHOTO AERIENNE

 

Vieux-Tenes-40.jpg

 

La ville a été construite sur un promontoire rocheux presque totalement entouré par l'oued Allalah dont les gorges sont très profondes comme le montre l'ombre portée dans l'oued au nord de la ville. Constituée comme une casbah, avec des rues très étroites où seuls les piétons et peut être un baudet pouvaient circuler. L'automobile de fait y était interdite. Constituée de maisons basses avec des courettes intérieures, la population était à l'époque, 100 % musulmane, à l'exception peut être des instituteurs s'ils bénéficiaient d'un logement de fonction, ce que je n'ai pas pu vérifier , l'accès à l'école nous ayant été refusé.

 

 

LA PLACE PRINCIPALE 

 

La-petite-place-a-l-entree-du-VIEUX-TENES.jpgCarte postale

 

Située à l'entrée du village elle n'était toutefois pas très vaste comme le montre cette très vieille carte postale. On y trouvait un café Maure où tous les jours, les anciens se prélassaient au soleil en consommant un thé ou un café. J'ai eu l'occasion à 2 ou 3 reprises d'y boire un café à la terrasse.

 

 

LA MOSQUEE 

 

La mosquée du Vieux TenésCollection Michel Fétiveau

 

Située sur le point haut du village, la mosquée domine la ville, elle est l'une des plus anciennes d'Algérie. Tous les jours, le muezzin appelait les fidèles à la prière.

 

 

IMPLANTATION DU 22ème R.I.

 

En mars 1957, le colonel Rieutord, décida d'implanter un poste au Vieux Ténès, et y détacha une unité de la CCS de Ténès, comptant en tout et pour tout 15 hommes.

 

 

NOTRE POSTE DANS LA VILLE

 

Notre-poste-au-VIEUX-TENES.jpgCarte postale

 

L'autorité militaire mit à notre disposition une petite école désaffectée, comprenant trois pièces, et un sous sol inhabitable, ainsi que de locaux vétustes ouvrant dans la cour. Le pignon du pavillon, et le mur de la cour donnant sur une placette, presque en vis-à-vis de la nouvelle école, seul bâtiment dans le village qui comportait un étage et qui dominait notre poste. On aperçoit très nettement le pignon et la cour du poste au centre de la photo.

 

 

NOTRE POSTE

 

Notre-poste-au-VIEUX-TENES-la-cour-et-ses-2-arbres.jpgExtrait d'une carte postale

 

Outre la description que j'en ai déjà faite, on voit sur cette photo, les deux arbres dans la cour qui nous apportaient une ombre bienfaisante, et à l'angle du pavillon, le lampadaire que nous avions remis en service, ainsi d'ailleurs que tous ceux du village. Toutefois celui-ci avait bénéficié d'un équipement complémentaire, un abat jour, constitué d'une grosse boite de conserve, posée à l'envers, de sorte que notre poste et les sentinelles se trouvent  la nuit dans l'obscurité.

 

 

LE DRAPEAU

 

Le-drapeau-au-VIEUX-TENES.jpgCollection Francis Barbé

 

Un mât avait été érigé sur la placette près de notre poste, et tous les jours, l'on procédait à la montée et à la descente des couleurs, sans toutefois utiliser le clairon.

 

 

NOTRE MISSION

 

Le-bureau-qui-me-servait-de-chambre-au-Vieux-Tenes.jpgCollection Roland Baudru

 

Je fus chargé de procéder au recensement de la population. Les rues et les maisons furent numérotées, et l'on établit une fiche par famille avec les noms prénoms et dates de naissance de tous les membres, dont un exemplaire était affiché à l'intérieur du pavillon sur la porte d'entrée, et un double classé au bureau. De même, une fiche individuelle fut créée pour tous les habitants de plus de quinze ans, et classée alphabétiquement au bureau.

Comme on le voit sur la photo, nous délivrions des laisser passer pour les personnes qui souhaitaient circuler dans le pays. De même nous leur apportions une aide pour établir des documents administratifs.

Le bureau était meublé très sommairement, une table et un banc bricolés avec des planches. Mon lit "picot" complétait l'ameublement.

Une grande pièce servait de dortoir pour le reste de la garnison.

Aucun barbelé ne fut déployé, ils nous étaient interdits, "il fallait pacifier".

 

 

NOTRE CONFORT

 

La 3ème pièce à l'étage nous servait de réfectoire. La nourriture nous était apportée tous les jours, y compris le café du matin, par un véhicule de la caserne de Ténès, et 3 fois par jour une équipe de 3 à 4 hommes en armes allait récupérer la nourriture à l'entrée du village sur la route d'Orléansville.

Cependant, par beau temps, et c'était presque tous les jours, nous nous installions pour prendre nos repas dans la cour.

 

 

A TABLE AU VIEUX TENES

 

A table au VIEUX TENESCollection Michel Fétiveau

 

A l'ombre bienfaisante d'un arbre, nous avions bricolé, trois bancs et une table rustique qui restaient à demeure dans la cour.

Douze à table, les trois autres, montaient la garde pour assurer notre sécurité, et c'est l'un d'eux qui a pris cette photo. Le jerrican d'eau était à portée de main, mais quelques bières amélioraient l'ordinaire. Tout venait de Ténès.

De plus nous avions aménagé une douche dans la cour, constituée d'un bidon métallique de 100 litres posé en plein soleil sur le palier de l'escalier d'accès à la cour, et sous ce palier d'une pomme de douche avec un robinet d'arrêt, quelques planches au sol, et le tout derrière une toile de tente pour protéger notre intimité.

Le confort était malgré tout très spartiate.

 

 

TENES

 

La-caserne-vue-de-la-route-d-Orleansville-1962.jpg

 

Du Vieux Ténès, nous apercevions la ville de Ténès, La porte d'Orléansville, les murs des fortifications de la ville au niveau de la caserne, l'église entre les arbres, et au loin le silo du port et la mer…… le rêve….!

 

 

L'OUED ALLALAH

 

Le-viaduc-sur-l-oued-Allalah.jpgCollection Michel Fétiveau

 

Cette photo prise du haut des murs de notre poste, montre l'une des rares rues qui aboutissaient directement au fond de l'oued. En toile de fond, le viaduc du chemin de fer construit sur un affluent de l'oued Allalah.

 

 

LES GORGES  DE TENES

 

Les gorges de TENES 03 1957Carte postale

 

Cette photo prise en amont du Vieux Ténès, nous donne une bonne idée de la profondeur des gorges de l'oued Allalah.

 

 

LE CONTACT AVEC LA POPULATION

 

on-sympathise-avec-la-population-au-Vieux-TENES--1957.jpgcollection Francis Barbé

 

Le moins que l'on puisse dire, nous n'étions pas reçus à bras ouverts par la population. Nous réussissions malgré tout à sympathiser avec les personnes âgées et les enfants, qui nous quémandaient tous les jours des friandises. De même j'avais été invité par des anciens combattants à prendre un café au "café maure" à l'entrée du village.

 

 

CHANGEMENT DE CANTONNEMENT

 

Les-harkis-dans-la-cour-de-la-Medersa-au-Vieux-Tenes.jpgCollection Mac Donald Bergua

 

Vraisemblablement pour des raisons de sécurité, le poste étant très imbriqué dans la médina, le colonel Lallemand commandant le 22ème R.I. décida courant 1958 de déplacer ce poste, et de l'implanter à nouveau dans une école "la médersa" située à l'entrée du Vieux Ténès.. Celle-ci fut réquisitionnée.

A nouveau une quinzaine de militaires du commando y furent affectés, les harkis qui figurent sur cette photo, continuèrent de loger avec leur famille dans la cité d'urgence près du pont de l'oued Allalah, en dessous des fortifications de la ville de Ténès et à proximité de la porte de Cherchell.

 

 

NOEL 1958 AU VIEUX TENES

 

Noel-1958-au-Vieux-Tenes-photo-BERGUA-Macdonald.jpgCollection Mac Donald Bergua

 

Les appelés fêtent noël à la Médersa du Vieux Ténès en sablant le champagne ou un mousseux. Il fallait bien décompresser, et les jours de fête s'y prêtaient.

 

 

ON SABLE LE CHAMPAGNE

 

On-sable-le-champagne-au-Vieux-Tenes-photo-M.BERGUA.jpgCollection Mac Donald Bergua

 

Et la fête se poursuivit dans la cour de la Médersa.

 

 

Je possède peu d'information sur la période 1958/1962 et d'avance je remercie les anciens du commando qui  me contacteront, pour compléter cet article.

 

 

 

                        Michel FETIVEAU.


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