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L'EMBUSCADE DU 19 OCTOBRE 1959 A L'OUED AMERI

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L'EMBUSCADE DU 19 OCTOBRE 1959

A L'OUED EL AMERI

 

Cette embuscade m'a été rapportée par un rescapé, Yves CLISSON, et par l'officier qui commandait la section de secours qui arriva la première sur les lieux.

Elle concerne une unité du 3ème bataillon, la 9ème compagnie en poste à CAVAIGNAC, qui

L'entrée du poste de Cavaignac. photo Yves Clisson

L'entrée du poste de Cavaignac. photo Yves Clisson

après avoir ratissé toute la matinée, dans le secteur de TARZOUT avec la 12ème compagnie jusqu'en vue de la mer, regagnait son cantonnement aux environs de 18 heures.

C'est sur une piste parallèle à l'oued El Améri, (coordonnées chasse : KY65 F 02-05) que les fells ont monté leur embuscade. Au niveau de l'oued, un Fusil Mitrailleur, prenait la piste en

Extrait de la carte d'Etat Major du secteur

Extrait de la carte d'Etat Major du secteur

enfilade, c'est la jeep du capitaine qui fut la première atteinte et les quatre hommes, dont le capitaine, le chauffeur, le radio, et un homme de protection, furent tués dès le début de l'embuscade. Un second groupe de fells placé sur un mamelon (côte 321) dominait le convoi et pris à parti plus particulièrement le G.M.C blindé dans lequel se trouvaient des harkis et des appelés du contingent.

Le blindage du GMC protégea les occupants qui s'étaient allongés le long des ridelles, mais, dès qu'ils essayaient de le quitter, ils subissaient un feu nourri d'armes automatiques.. Le hasard leur sauva la vie, en effet les verrous de la porte arrière du GMC furent brisés par les tirs adverses et la porte retomba, ce qui facilita leur fuite pour se réfugier sous, et derrière le véhicule et organiser leur défense.

Dès le début de l'accrochage, le tireur du fusil mitrailleur fut tué. Son arme fut récupérée par le soldat CLISSON Yves qui la mit immédiatement en batterie et permis ainsi de tenir les fells à distance.

C'est un harki qui s'est enfui et à rejoint en courant CAVAIGNAC pour donner l'alerte.

La 12ème compagnie qui avait rallié BENI TAMOU fut appelée en renfort en fin d'après midi par un message flash précisant les coordonnées chasse de l'embuscade.

Cette embuscade fut très meurtrière, et on releva 13 morts dans nos rangs, dont le capitaine.

Le convoi était constitué, d'une jeep, d'un GMC blindé, d'un Renault 4 roues motrices, et d'un half-track armé d'une mitrailleuse 12/7.

Le second témoignage émane du Sous Lieutenant BOUVIER Robert.

En poste à la 12ème compagnie à BENI TAMOU sous les ordres du capitaine HERY. Je lui laisse la parole.

Nous avons participé à la même opération dans la forêt de TENES et du TARZOUT qui s'est terminée en fin de matinée du 19 octobre.

La 12ème compagnie à rejoint sa base en section étalée, alternativement en véhicules et à pied en milieu d'après midi. Nous avons procédé ensuite au nettoyage des armes, et à notre toilette et bénéficié d'un moment de détente en fin d'après midi.

Soudain un radio sort de la salle des transmissions et s'adresse à poi, premier officier qu'il rencontre : "Message flash, embuscade contre la 9ème compagnie à  ; KY 65 F 02-05"

Alerte, et rassemblement immédiat avec armes et munitions, sans prendre le temps de changer de tenue. Embarquement dans les véhicules. Très rapidement un GMC est plein avec les premiers arrivés quelque soit leur section. Partir vite au secours des collègues prime le reste. Le capitaine m'approuve : "partez vite, je vous suis avec le reste de la compagnie".

Coupant court avant CAVAIGNAC, en dehors de la piste nous sommes arrivés en position dominante sur le lieu de l'embuscade. Comme à leur habitude, les fells avaient fuit, et laissé de nombreuses femmes pour récupérer les armes et les vêtements des morts. Quelques coups de feu les mirent en fiute.

C'était la fin de l'après midi, soleil couchant. Rapidement nous fûmes rejoints par le reste de la compagnie commandée par le capitaine HERY. On se consacra à l'organisation des secours, les premiers soins aux blessés, et le regroupement des morts.

Des Nord 2000 sont intervenus toute la nuit pour larguer des lucioles, ce qui nous permis d'installer une "DZ" pour l'évacuation par hélicoptères des morts sur TENES, et des blessés sur l'hôpital d'ORLEANSVILLE.

Puis nous avons ratissé le djebel alentour pour récupérer des militaires qui avaient fui les lieux de l'embuscade pour se mettre à l'abri. Certains n'ont d'ailleurs été retrouvés que le lendemain matin.

 

      Robert BOUVIER        Yves CLISSON

Le Poste de BENI TAMOU photo Louis Martin

Le Poste de BENI TAMOU photo Louis Martin


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